"LE JAPON C’EST VRAIMENT KAWAII"

« Kawaii », ou « mignon » en japonais, est un mot très utilisé ici-bas. Effectivement, ce pays possède une dose incroyable de choses adorables dans tous les domaines, que ce soit dans le paysage, dans les manières des gens, dans la nourriture, et j’en passe.
Mon amie Sarah s’en est bien rendue compte. Elle étudie à Shanghaï dans le même cadre que moi, à savoir la troisième année à l’étranger de sciences po, et elle a profité des vacances scolaires pour faire un tour au Japon, pays qu’elle affectionnait tout particulièrement avant même d’y aller. Nos trois jours de retrouvailles furent fort sympathiques.
Après quelques jours à Kyoto elle a débarqué à 8h du matin vendredi dernier à Shinjuku, quartier de folie que je ne comprends toujours pas, et donc dans lequel je n’ai pas forcément montré ma maîtrise de Tokyo. Nous avons quand même réussi à trouver le Shinjuku gyoen, parc très joli que je n’avais pas encore réussi à visiter.

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j’ai rajouté des photos de ce parc dans l’album « Shinjuku »

L’initiation de Sarah à Tokyo est passée par quelques éléments incontournables : Harajuku, Meiji Jingu, karaoké, purikura (voir photo ci-dessous), canards au parc de Ueno, le temple d’Asakusa, Odaiba et le coucher de soleil derrière les buildings. Elle a même eu le droit à quelques évènements inhabituels : deux manifestations dans la même journée, la première radicalement nationaliste avec des voitures noires et des CRS (carrément), la deuxième beaucoup plus pacifiste mais pas moins impressionnante, anti-nucléaire.
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Purikura à Harajuku avec Sarah et Marie

«  Le Japon c’est vraiment un pays kawaii » répétait-elle souvent. Et en effet, nombreuses sont les choses mignonnes et intrigantes qu’on rencontre au Japon.

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Nous avons beaucoup marché, nous avons affronté un vent glacial, nous étions parfois affamées, mais c’était génial. Plus j’essaye de jouer la guide dans Tokyo, plus j’apprécie cette ville, et plus je me sens chez moi. J’ai été très heureuse de retrouver Sarah ici. L’an dernier nous avons beaucoup partagé notre amour du Japon, le vivre ici toutes les deux était donc quelque chose qui devait se faire, et qui s’est bien fait. J’ai trouvé son regard sur le Japon et sur les Japonais très pertinent. Et puis, parler de nos vies dans nos métropoles respectives fut plutôt enrichissant, j’en ai appris beaucoup sur Shanghaï (et j’ai très envie d’y aller aussi).

Je vais aller chercher mes parents et Jordan à l’aéroport dans quelques heures. Encore l’occasion de faire découvrir ma petite vie japonaise à mes proches, je commence à y prendre goût 🙂

LE KARAOKE, ÇA DÉCHIRE

karaoke-kanJe me souviens parfaitement de mon deuxième jour à Tokyo, quand Marie m’avait dit « l’Allemand nous propose d’aller au karaoké ce soir ». Euh mais… pourquoi ??!! Je savais que le karaoké était un divertissement très prisé au Japon, mais il était hors de question que j’en fasse les frais. « D’accord, mais à condition que je ne sois pas obligée de chanter ».

Seulement 5 mois se sont écoulés entre ce jour et hier, où je hurlais à pleine voix du Evanescence dans une salle d’un obscur karaoké de Takadanobaba, en compagnie de Marie et Simon. Je suis passée de « je ne chanterai jamais devant tout le monde ça va pas la tête » à « ouuuaaaiis on met du Ricky Martin, je suis à fond là ». Et je n’ai pas besoin de me faire prier quand Marie balance du Shakira pour moi.

Sérieusement, le karaoké est un excellent moyen de passer une soirée cool. Ce n’est pas comme on se l’imagine souvent : être dans la même salle que des inconnus, et monter sur scène pour chanter devant tout le monde. Non, non, non : les sorties habituelles se font dans des « karaoke box », avec seulement une petite salle, une télé et quelques micros. Pour passer une bonne soirée, il faut seulement trois choses : 1/oser chanter devant les autres (ce qui n’est pas une mince affaire au début, mais finalement on se prend au jeu), 2/avoir en tête un petit répertoire de chansons inutiles ET connues (les chansons un peu nazes des années 2000 c’est sympa), 3/être accompagné de gens qui savent mettre l’ambiance.

Hier notre playlist a envoyé du rêve, avec Shakira, The Rasmus, Evanescence, Justin Bieber, Green Day, Arashi, Boney M, Rihanna, Avril Lavigne, Hey ya, et j’en passe… il ne faut jamais avoir peur du ridicule.

DSC02187Le ridicule

Je ne vais jamais au karaoké sans Marie. Et à chaque fois mon moment préféré est celui où elle et moi chantons « Monjai Beat » des Kanjani8, tandis que les autres gens ne comprennent pas trop notre délire :

Monjai Beat – Kanjani 8

J’ai de plus en plus l’impression que le karaoké devient un élément essentiel pour passer une soirée vraiment sympa. Mais c’est vraiment important d’y aller avec des gens devant lesquels on ne sera pas timides : lors de notre premier karaoké, Marie et moi étions avec beaucoup d’inconnus, ça n’aide pas (surtout si on nous oblige à chanter Lady Marmelade – hum). Si on n’a pas envie de chanter, on peut toujours s’amuser à regarder les clips de fond, qui sont souvent improbables (une Japonaise déguisée en Indienne, par exemple). On peut également battre du tambourin sur la performance des autres, ou écouter ce que le groupe de la pièce d’à côté est en train de chanter.

Les Japonais sont socialement très intéressants à observer au karaoké. Ils peuvent être posés et discrets dans la vie de tous les jours, et hurler à pleine voix des chansons locales en exécutant des chorégraphies douteuses. « Le karaoké, ça révèle les personnalités », a affirmé Marie.

FINIR UN SEMESTRE EN BEAUTÉ

Lundi dernier j’ai passé mon dernier examen du semestre (Akhenaton, momies, Hatchepsout, et d’autres trucs). Maintenant je suis donc LIBRE ! Les grandes vacances ici c’est février et mars, je n’ai donc aucune contrainte scolaire avant longtemps.

Ce premier semestre est passé à une vitesse dingue, même si le mois de janvier était plutôt chargé. J’ai l’impression d’avoir fait de très bons choix de cours, j’ai appris énormément de choses dans des domaines aussi variés que la culture japonaise, l’Egypte Ancienne, et la Francophonie. La palme revient à mon cours de Sociologie de la culture et de la société japonaise, avec un prof qui maîtrise à fond son sujet et qui sait le rendre intéressant. Mes cours de japonais resteront eux aussi un très bon souvenir. Au dernier cours, j’ai fait un exposé sur Bollywood… C’est un peu jouissif d’avoir un power point complètement kitsch avec des photos de Shahrukh, Madhuri, Devdas et Kuch Kuch Hota Hai.

Le soir de mes vacances (je dis « mes » parce ue tout le monde n’était pas en vacances à la même date – n’est-ce pas Marie), il y avait une soirée avec le réseau français de mon département. Ce fut bien sympathique, j’ai même réussi à parler un peu à des Japonais en japonais (ouais ouais). Avec un groupe plus restreint nous avons enchaîné sur une classique séance de karaoké, à la fin de laquelle nous sommes allés payer en chantant du Lady Gaga, parce que notre forfait de 2 heures avait pris fin en plein milieu de « Bad Romance », tsss.

 

Pour éviter de m’enfoncer dans une « vie de mollusque », j’ai décidé de bouger un peu aujourd’hui. J’ai ouvert un de mes guides de Tokyo et je me suis rendue compte qu’il y avait un vieux temple bouddhiste pas si loin de chez moi que je n’avais pas encore visité. Donc je n’hésite pas longtemps, j’enfile mon sweat moche anti-froid et zou c’est parti.

Sur mon chemin, je passe rendre visite à mon petit temple.

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Après un petit périple souterrain avec le métro, me voilà au pied de l’entrée du temple Gokoku-ji, « un des rares vestiges de l’époque d’Edo » (d’après mon guide), qui se tient ici depuis 1681. Il n’y pas un chat – enfin si, il y avait deux chats, mais il n’y avait pas vraiment d’êtres humains à part moi, en gros – bref. On sentait que le temple était vieux, avec ses craquelures dans une peinture qui avait dû être autrefois éclatante. Il avait beaucoup de charme, le bois lui donnait de l’allure. Je n’ai pas pu voir l’intérieur, parce que je n’ai pas osé m’aventurer du côté de l’entrée, là où un vieux monsieur me regardait un peu méchamment.

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J’ai eu la surprise de revoir mon ami Bouddha. Beaucoup plus petit que le Daibutsu de Kamakura, mais avec un air plus sympathique.

DSC02180Plus de photos dans l’album « Gokokuji »

Ce fut très rapide, le complexe du temple n’étant pas très grand. Mais j’ai trouvé cette visite plutôt apaisante, avec aucun touriste, juste moi et ce vieux temple (et le monsieur bizarre aussi).

Comme je suis trop une aventurière (youhou), lundi après-midi je suis allée m’aventurer dans une rue inconnue derrière Waseda, dans laquelle j’ai vu… un tramway ! Marie m’avait mentionné son existence, mais comme je n’en avais jamais vu à Tokyo, j’ai eu un choc. Prochaine aventure : monter dedans.

 

Pour ceux qui ne le savent pas encore, j’ai un programme de-la-mort-qui-tue pour les vacances, avec une excursion jusqu’à Hiroshima avec parents et mon frère qui se ramènent à partir du 13 février, puis Okinawa avec Marie (palmiers, pâtés dans le sable, et base militaire Américaine), et puis Hokkaido (l’île tout au Nord) avec Thomas 🙂

Concernant des projets plus proches, Marie et moi allons nous ressourcer samedi matin à la boulangerie Kayser de Kagurazaka. Pain au chocolat et ciabatta seront au programme, peut-être enchaînés avec un plat de riche à la cuisine : la ratatouille.

UNE JOLIE LANGUE DE BARBARES

assimil-le-japonais-sans-peine-tome-2Une année de japonais à Rennes 2… J’avais l’impression d’avoir appris beaucoup, mais une fois arrivée dans ce pays je me suis rendue compte à quel point j’étais à la masse dans cette aventure hasardeuse qu’est la langue japonaise. Certes, mes restes de chinois m’ont permis de déchiffrer les caractères élémentaires (« sortie », « viande », « eau », « laver »), mais ça ne m’a pas empêchée de me sentir un peu perdue dans cet océan de signes étranges… sans compter les fois où je tirais des têtes d’ahurie lorsque des locaux me parlaient (« voulez-vous un sac plastique ? », « où habites-tu ? »). Et oui, mon niveau se limitait à « j’aime le cinéma parce que c’est sympa » et à « qu’est-ce que vous aimez boire ? ».

Bref, le premier mois fut un peu chaud linguistiquement. Quelle ne fut pas ma déception lorsque que je ne comprenais strictement rien à ce que les jeunes étudiants japonais pouvaient dire ! J’ai appris par la suite qu’au début de l’apprentissage le japonais enseigné était du langage poli, alors que celui des jeunes était « casual », c’est-à-dire avec des formes verbales et de la grammaire totalement différentes.

Et puis le temps passe, et les cours de japonais ont commencé à être de plus en plus complexes. Aujourd’hui a eu lieu la dernière leçon de mon manuel. Quel plaisir de constater qu’on a fait autant de progrès ! Certes, mon japonais est loin d’être fluide et naturel, et je ne saisis toujours pas 100% de ce qu’on me dit, mais ma vie quotidienne s’éclaire de plus en plus : je comprends lorsque la caissière me demande si j’ai la carte de fidélité (yeah), j’arrive (presque)(merci Marie) à faire une réservation d’hôtel entièrement en japonais, je peux commander un plat dans un restaurant, je peux guider Thomas dans un quartier inconnu avec un plan uniquement en japonais, je peux déchiffrer un peu mieux les caractères des produits de mon magasin fétiche… Oui, ça a l’air banal, mais je suis partie de pas grand-chose !

Je suis vraiment contente de parvenir à comprendre chaque jour un peu mieux une langue aussi différente de celles que j’ai appris jusque-là. Le japonais est tellement complexe, avec ses formes verbales changeantes selon le niveau de langage, ses trois alphabets, ses innombrables expressions toutes faites à rallonges, ses caractères qui changent de prononciation selon le contexte. Saisir petit à petit tous les aspects d’une langue, c’est se rapprocher un peu plus de la culture qui y est liée. J’espère qu’au prochain semestre je m’en serai rapprochée encore un peu plus…

En tout cas, je n’aurais jamais fait autant de progrès sans mes deux profs absolument géniaux, débordant de créativité et de dynamisme, qui n’ont jamais flanché devant le manque de rigueur dont nous, élèves ingrats, faisions preuve. Il ne faut pas non plus que j’oublie d’intégrer le facteur « Marie » dans ma progression, qui répond à toutes mes questions d’ordre linguistique avec justesse (mais la plupart du temps, disons simplement qu’elle me sauve la vie).

 

Pour la petite histoire (youhou) j’ai eu envie de faire cet article parce que je viens de parcourir en entier mon cahier de notes de japonais. J’ai pas mal ri en relisant certaines phrases que j’ai notées à la va-vite. Petite chronologie de ce que j’ai retrouvé (et je mets la prononciation, comme ça si vous voulez apprendre des choses inutiles c’est parfait) :

-Pourquoi aimez-vous les légumes ? Parce que c’est cool. [Dôshite yasai ga suki desu ka ? Kakoi desu kara]
-S’embrasser dans les toilettes / Embrasser les toilettes [Toile de kisu shimasu / Toile ni kisu shimasu]

-Lady Gaga est devenue célèbre [Ledi Gaga yûmei ni narimashita]

-Quand je m’ennuie, je fais des blagues [Taikutsuna toki, jodan o shimasu]

-Quand on parle de nourriture, j’ai faim [Tabemono no hanashi o suru to onaka ga sukimasu]

-Maureen a gentiment indiqué le chemin à un vieil homme [Morin-san wa ojîsan ni michi o oshiete agemashita]
Pour info, la dernière phrase a été émise par mon prof mardi dernier, après sa magnifique imitation de vieil homme qui me demande où est la banque.

 

Pour terminer, à la question qui m’est souvent posée : « mais tu as fait du chinois ?! Ça doit être facile pour toi d’apprendre le japonais », je répondrai : https://www.youtube.com/watch?v=V9wBtPWBbeo

J’exagère, le chinois me permet de me repérer un peu visuellement. Ceci dit, les Japonais ont seulement emprunté les caractères aux chinois il y a des siècles de cela pour représenter les idées de manière plus concise, mais ils avaient déjà leur propre vocabulaire et leur propre grammaire… ce qui donne lieu à des choses bizarres. Par exemple, le caractère « montagne »(山), qui se dit « shan » en chinois, pourra se dire « yama » en japonais, ou alors « san » ou « zan » lorsqu’il est employé pour dire « le Mont Fuji » ou « volcan ». De même, j’ai des problèmes avec la prononciation des deux caractères qui ensemble forment le mot « sortie » (出口), et qui dans mon esprit  sont « sortir-bouche » (littéralement)(oui, ce n’est pas très joli) ou « qukou » (en chinois). La vraie prononciation étant « deguchi », je l’ai retenue grâce à de nombreux interros surprise de Marie.

Voilà 🙂 Le Japonais, c’est quand même ultra stylé. Et puis, ça n’a rien à voir avec le chinois aggressif que hurlent quotidiennement mes voisines. Le Japonais, ça a le mérite d’être joli… non ? (non, pas tout le temps)

REDÉCOUVRIR TOKYO

Comme ça fait longtemps que je n’ai pas écrit (mes excuses), je commence par des petits détails en vrac et dans le désordre :

– J’ai réussi à m’enregistrer à temps à l’Ambassade, youpi je vais pouvoir voter
– Marie et moi on a nos billets d’avions pour partir du 26 février au 7 mars à OKINAWA ! ( = île paradisiaque carrément au sud-est du Japon)
– J’ai fait dans la même semaine deux dissertations en japonais, une sur Bollywood, et l’autre sur la Bretagne. Ma vie est plutôt cool.
– J’ai reçu des courriers fort sympathiques pour Noël, j’en remercie les expéditeurs (ou -trices plutôt)
– Je suis parvenue à localiser où se situait le centre Pokémon de Tokyo

Maintenant place au véritable article :

Ça faisait environ 4 mois que j’habitais dans cette ville. La surprise et la curiosité permanente des premières semaines avaient laissé place à une sorte de quiétude. Marcher dans les rues de Tokyo me paraissait naturel. Je me sens attachée à cet endroit, presque comme si j’étais Tokyoïte.
Au début des vacances de Noël, Thomas est arrivé. Il a fait tout le trajet depuis l’Allemagne de l’Est pour venir me voir et découvrir cette ville du bout du monde. Me voilà donc dans le rôle du guide… je n’avais pas imaginé tout ce que j’aurais pu redécouvrir en parcourant la ville à ses côtés.
« C’est fascinant… » Il répétait souvent ces mots. Oui, cette ville est fascinante, peut-être que j’avais de plus en plus tendance à l’oublier. L’imposant temple d’Asakusa, la vue sur le coucher de soleil derrière le Mont Fuji du haut des tours de Shinjuku, la foule compacte et excentrique d’Harajuku, le temple Meiji Jingu et son immense parc, le mariage entre les buildings et la mer à Odaiba, l’ambiance différente d’un quartier à l’autre… J’ai revu tout cela à travers son étonnement, ses surprises, ses découvertes. J’ai repris conscience que je vivais dans une ville unique, que je ne devais pas oublier que ce qui me paraissait à présent naturel était en fait tout à fait incroyable. Je ne veux pas dire pas que je commençais à être blasée, j’avais seulement intégré les aspects fascinants de Tokyo à une sorte de « normalité ». Revivre cette ville avec Thomas a mes côtés m’a vraiment permis de changer à nouveau mon regard sur Tokyo… Je l’aime encore davantage.

Le troisième jour, j’ai choisi de l’emmener à Kamakura, ville que j’avais déjà visitée avec Marie. Là encore j’ai redécouvert Kamakura, mais pas pour les mêmes raisons : les chemins que j’ai emprunté avec Thomas ce jour-là étaient complètement différents de la fois d’avant. D’abord, nous avons fait deux chemins de randonnée dans la montagne, dans un cadre absolument magique. Nous sommes tombés sur un petit temple plein de charme dont l’entrée et quelques annexes étaient creusées dans la roche…

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J’ai rajouté les nouvelles photos à l’album « Kamakura »
Étape finale de la première randonnée : le Daïbutsu, que j’avais surnommé « big Bouddha » dans un de mes précédents articles. Avec ce ciel bleu, il était encore plus imposant. Nous sommes ensuite allés visiter le temple Hase Kannon, plutôt grand, avec d’innombrables détails qui font tout son charme.

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Le Hase Kannon se situant en hauteur, nous avons aperçu la mer… au bord de laquelle nous avons ensuite fait une longue promenade.
Notre deuxième randonnée, plus intense, nous a aussi donné son lot de découvertes, en particulier la vue magique sur la baie et sur le Mont Fuji à l’heure où le soleil disparaissait derrière la ligne des montagnes…
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Nous sommes rentrés fatigués mais ravis de cette journée, qui a rendu le reste du séjour  inoubliable. 🙂

Autre excursion hors de Tokyo : Yokohama. Cette ville n’est qu’à 45mn en train de Tokyo, je n’y étais encore jamais allée. Avec Thomas nous avons choisi de visiter en premier le Chinatown local, qui faisait vraiment quartier à touristes, avec des dragons et des pandas partout. Après avoir mangé dans un restaurant vraiment cliché (serveuses chinoises, musique de Titanic avec des instruments chinois, peintures de la Muraille de Chine, menus A B C D…), nous sommes allés faire un tour sur la promenade en bord de mer, l’atmosphère y était vraiment très agréable.

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J’ai dû laisser Thomas entre les mains d’Air China le 1er janvier. Merci à lui d’être venu. J’ai maintenant avec moi des souvenirs inoubliables, et une toute nouvelle vision des choses…

A LA RECHERCHE DE L’AMBASSADE

Cela fait plus de 3 mois que nous sommes au Japon, et pourtant ni Marie ni moi ne sommes enregistrées à l’ambassade. Pourquoi ? Par flemme, tout simplement. Cependant, on s’est rendues compte que si on voulait voter en 2012 il fallait bouger nos fesses car la date limite de l’inscription consulaire est le 31 décembre pour être sur la liste électorale à Tokyo. Oups. « Samedi, on y va ! » notre détermination de début de semaine faisait presque peur. C’est ainsi qu’hier nous avons effectué une quête palpitante riche en émotions.

 

Il est 10h30. Une fois mon cours de Japonais fini, je passe cherche Marie au dormitoire. Nous voilà parties direction Takadanobaba, notre gare fétiche, prenant un train qui nous déposera à la station Ebisu, pas loin de l’ambassade d’après ce qu’on avait localisé. Oups, j’ai oublié de noter le plan pour aller à l’ambassade ! Marie me regarde de haut, « maintenant j’ai Google » (https://www.youtube.com/watch?v=KMcf2-Ld1yg), et me sort son téléphone high-tech avec GPS ultra interactif. Nous voilà sauvées (ou presque). Il fait froid, mais le temps est magnifique, rendant notre quête fort agréable. Nous arrivons devant la maison de la culture française… qui n’est pas l’ambassade, du coup. Erreur de GPS ? Oui, mais vite rectifiée. Nous sommes quand même sur le bon chemin, il suffit de prolonger notre marche dans le « Tokyo underground », sous les routes de béton suspendues et dans des mini-ruelles résidentielles.

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Les dessous de Tokyo : aires de jeux sous des routes, et agrumes

Soudain, en face de nous, l’ambassade Américaine. On ne voit que ça. D’après Google Maps, l’ambassade de France est dans la rue perpendiculaire. Après une sacrée aventure piétonne, nous sommes bien contentes d’approcher notre but… là sur notre droite un bâtiment un peu moche, pas très grand, avec écrit « entrée ». Ah bah tiens, c’est ici. Mais pas de drapeau, rien. Et surtout… personne. « Ils ne vont quand même pas être fermés le samedi, le seul jour où les gens peuvent venir ?! ». Les horaires ne sont même pas indiqués ici, nous sommes obligées d’avoir recours à Google (et oui) pour se rendre compte que l’ambassade n’ouvre pas le week-end, et que le public peut venir uniquement de 10h à 12h les autres jours (sauf le jeudi jusqu’à 18h, c’est de la folie).

DSC02082L’entrée de l’ambassade de France à Tokyo

Nous voilà donc bien dégoûtées. Pour compenser notre frustration, nous décidons de retourner à Ebisu pour manger quelque part. Sur notre route nous effectuons un pèlerinage que tout connaisseur de dramas japonais connaît bien : le bloc de pierre vertical où Domyôji et Makino se retrouvaient. Il n’y a pas que nous qui prenons des photos de cette chose moche, d’ailleurs.

DSC02103Yebisu Garden Place : c’est dans cet endroit commercial aux allures européennes-chics que nous atterrissons. Que voit-on au loin ? Le château-restaurant de Joël Robuchon, pardi. Là, au pieds de deux immeubles un peu laids, c’est un peu irréel, mais bref nous faisons quand mêmes nos touristes en prenant des clichés intéressants.

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C’est bien joli tout ça, mais ça ne convient pas à notre porte-monnaie. Nous nous dirigeons donc vers le Burger King sur notre droite, pour renouer un peu avec les frites et le gras. Le mieux, c’est que la boutique-restaurant Krispy Kreme (qui n’est autres que la « meilleure chaîne de donuts du monde » d’après les recherches de Marie) est juste dans le même bâtiment. Donc c’est parti, un donut chacune, et nous ne sommes pas déçues : ces donuts déchirent tout. Burger King + donuts, voilà un repas bien typique et fort équilibré.

[Plus de photo de cette journée sympathique dans l’album « Ebisu »]

 

Le soir arrive… Marie a réussi à organiser une soirée karaoké réunissant trois Français et trois Japonais. Nous voilà donc tous à Takadanobaba, partageant un plat de spaghettis dans une chaîne « italienne », et mettant le feu à notre mini-salle de karaoké. Il me faudrait beaucoup plus qu’un article pour dire à quel point cette soirée était géniale. Peut-être que Marie osera évoquer plus de détails dans son blog…. *suspense*

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LE COIN DES PHOTOS INÉDITES

Tout ceux qui avec qui je ne suis pas en contact sur un certain site de réseau social ne peuvent pas voir les photos inutiles que j’y publie… je viens donc de créer sur ce blog un nouvel album intitulé « ma vie Japonaise » dans lequel vous pouvez trouvez plein de clichés plus ou moins pertinents.

En voici des extraits palpitants :

 

DSC01942Mon magnifique collier-singe-xylophone, mignon et original aux yeux de certains, complètement ridicule pour d’autres (Marie tu as raison, on va vraiment se faire taper de retour à Sciences Po)

 

DSC02054Tofu + sauce de soja = la pause grignotage idéale. J’entends d’ici mon frère dire « Maureen, t’es déguelasse »

 

DSC02042Vue de ma chambre, le temple en travaux et le début de l’automne. Prochainement d’autres photos prises de ma fenêtre pour suivre l’évolution de l’automne au Japon, beaucoup plus magique qu’en France.

 

DSC02052Lorsque mon prof de japonais explique à l’aide de dessins la différence grammaticale entre « s’amuser avec un cloporte » quand le cloporte s’éclate et « s’amuser avec un cloporte » quand le cloporte souffre. Je trouve ça tellement adorable !

 

DSC02069« Mais… c’est du racisme !!! ». Photo prise à Harajuku *tristesse*

 

DSC02062Marie et moi nous méprisons de plus en plus cet acteur Coréen efféminé qui est dans presque toutes les affiches publicitaires, et qui hante nos vies au moment où on s’y attend le moins (dans le train par exemple). Cette photo a été prise dans mon supermarché favori.

 

 

DSC02058Marie en plein délire devant les restes de l’assiette de la Christmas Party.

 

A propos de Christmas Party : ça y est, j’ai dansé samedi dernier dans l’église protestante. Ça m’a fait bizarre de ré-enfiler mon costume de classique en contexte Japonais et hors contexte Mira-Baï, mais ce fut fort agréable ! 🙂 Les gens ont l’air d’avoir aimé, j’ai eu le droits à des compliments bien flatteurs… *rougit* Après mes deux danses ont suivi, entre autres, un karaoké géant avec YMCA (je le rappelle, on était dans une église), « All I want for Christmas is you » de Mariah Carey avec une performance de hip-hop. On a également eu le droit à une pièce de théâtre farfelue avec un jeune homme au tutu blanc et aux faux cils roses qui tombe amoureux d’un méchant (c’est tout ce que j’ai compris), et à la fin une choré sur Lady Gaga (mais… ÉGLISE ??? ^^). La soirée de Noël la plus folle que j’ai jamais vécue, donc.

LES RELATIONS JAPON – CORÉE DU SUD POUR LES NULS

Japan-South Korea relations, the recognition of history : the textbook issue and the feeling gap between Japanese and Koreans 

Au début de l’année, lorsque j’ai vu mon nom écrit à côté de ce sujet, j’étais plus que perplexe. Dans mon cours de Japan’s foreign policy certains élèves sont assignés arbitrairement à faire des exposés, et je suis ainsi tombée sur la controverse des manuels d’histoire japonais, dans le contexte des relations entre le Japon et la Corée du Sud. Hum, je n’en avais jamais entendu parler…

Heureusement, parler des politiques de la mémoire, globalement, je kiffe. J’avais eu un dossier à faire là-dessus en terminale, et j’ai également choisi de faire une dissertation sur ce sujet à l’IEP en première année, mais c’était toujours dans un cadre européen. Alors, c’est quoi cette histoire de controverse en Asie ? Voici d’abord un (très) grossier résumé historique pour vous donner le contexte :

En 1910, l’armée impériale japonaise débarque dans la péninsule Coréenne, et force les Coréens à se soumettre. Les Japonais n’ont pas fait dans la demi-mesure : ils ont forcé les Coréens à joindre leur armée, les obligeaient à apprendre le japonais, changeaient les noms de famille coréens, réprimaient violemment tous les opposants à la règle coloniale… et j’en passe. Bref, toute une politique d’assimilation pas très compatissante. La deuxième guerre mondiale arrive, et bam ils décident d’enrôler encore plus de Coréens dans l’armée par la force, et finissent aussi par enlever des femmes Coréennes pour en faire des esclaves sexuelles au service de l’armée impériale (nommées « femmes de réconfort »)(ils ont fait ça dans d’autres pays asiatiques aussi). La suite, vous la connaissez : Américains, Hiroshima, Nagasaki, fin. La Corée n’est plus territoire occupé par le Japon en 1945.

Hiro HitoHiro-Hito, l’un des dangereux moutstachus de l’histoire

Toute cette histoire tragique a donné lieu à deux réactions totalement opposées de la part des deux voisins asiatiques : la Corée n’a pas oublié son passé, et continue de l’intégrer à son identité nationale. En revanche, l’horreur vécue pendant la guerre et les atrocités commises par l’armée impériale elle-même sont de trop pour les Japonais, qui préfèrent alors oublier le passé et se tourner vers l’avenir dans une perspective optimiste.

Problème : la Corée veut des excuses de la part du Japon. Certes, de nombreux premiers ministres Japonais en ont formulé, exprimant leur « profond remord ». Cependant, quand vient à être publié en 2001 un manuel d’histoire pour les collèges et lycées qui minimise, voire ne mentionne pas, les agressions commises par l’armée impériale chez ses voisins, et qui parle des femmes de réconfort comme des « prostituées volontaires qui étaient payées en conséquence », la Corée du Sud a du mal à digérer.

Voilà de quoi j’ai parlé ce matin devant presque 50 camarades (plus ou moins éveillés), des différentes crises concernant les manuels d’histoire, de la difficulté de concilier deux mémoires totalement opposés, de la menace que ça représente pour les relations entre la Corée du Sud et le Japon, … j’étais un peu nerveuse (surtout parce que c’était en anglais), mais finalement c’est passé. Apparemment, j’ai parlé avec un accent totalement français… c’est donc pour ça que le prof est venu me voir à la fin avec son « vous êtes Française ? ». *Honte* Enfin, le principal c’est qu’aucun Japonais nationaliste-néo-conservateur ne soit monté sur l’estrade pour me frapper.

C’EST FINI. (enfin presque, il me reste encore un exposé sur le Cap-Vert. Ouais ouais, personne ne sait où ce pays se situe *quoi, c’est un pays ?*)

***

 

DSC02045Dans un tout autre sujet, j’ai eu le plaisir samedi dernier d’avoir une église pour moi toute seule pendant une heure. En fait, j’avais demandé à l’accueil de ma résidence une « salle » pour répéter quelques danses, étant donné qu’ils m’ont engagée pour danser après-demain pour la fête de Noël. Apparemment, on n’a pas la même vision de « salle » (« practice room »). Un membre du staff m’a donc demandé de le suivre tout naturellement jusqu’à l’église protestante. « Voici l’endroit où vous allez danser » ( = juste devant l’orgue, avec une immense croix au-dessus). « Je vous laisse les clés, revenez me voir quand vous avez fini ». Ok, donc pendant une heure je DOMINE l’église ?! Waouh, j’étais un peu perturbée. Surtout quand les morceaux de musique de Bharata Natyam ont commencé à résonner à fond, le décor n’allait pas trop avec.

Donc samedi je refais la même, mais avec des gens et un costume en plus. Hihi, j’ai un peu peur quand même.

VOUS AVEZ DIT ABRUTISSEMENT ?

Je ne fais toujours rien de bien palpitant dans ma vie, donc vous aurez aujourd’hui le droit à un article bas de gamme, dont le thème tourne autour de la culture populaire-télévisuelle-commerciale japonaise. J’espère que Youtube fonctionne bien chez vous. Allez, c’est parti !

 

Elles sont malheureusement partout, sur des immenses affiches de pub « pour de la beer » (dédicace à Marie), à Shibuya à travers des haut-parleurs beaucoup trop puissants, à Harajuku avec leur « official shop ». Les AKB48, groupe industriel de J-Pop (pop japonaise) constitué de 48 jeunes femmes, dont le but est d’être à la fois mignonnes et perverses, avec des têtes d’enfants et des chorégraphies parfois douteuses. Le clip que je vous ai mis est plutôt soft à ce niveau-là, il y a moyen de trouver (vraiment) pire ! Et, pas de chance, même si la chanson est naze, on l’a dans la tête dès qu’on en entend un bout.

J’en avais déjà parlé. *ARASHI*. Eux aussi ils sont partout, dans toutes les pubs (bière, téléphones, électroménager, etc), dans toutes les émissions… En fait, ils ont carrément leurs propres émissions, leur prestige est sans limite (ou presque). Marie m’a fait découvrir quelques passages drôles de leurs shows tv, et leurs moments de gros délires valent le coup d’oeil. Finalement, je les apprécie, même si deux de leurs membres ont perdu toute crédibilité à mes yeux (pour des obscures histoires de publicité Mario, entre autres).

Un exemple de pub. « Aiba-chan » est un membre du groupe Arashi. Merci à Marie qui me l’a fait découvrir, ces 15 secondes me mettent de bonne humeur. D’après mon père, « c’est comme les pubs en France ». Oui… mais non ! En France il n’y a pas de chanteur qui tourbillonne sur lui-même d’une manière totalement ridicule pour se transformer en un super-héros qui va soigner un mal de gorge (et qui plie des vêtements une fois la tâche accomplie !). Oui bon d’accord, c’est pas fondamental dans la vie. Enfin, si ça ne vous fait pas rire, j’ai de quoi vous dépayser avec la suivante : 

 

Ça fait mal aux yeux, n’est-ce pas ? Ne vous inquiétez pas, toutes les pubs ne sont pas comme ça ici. Sinon je pense que j’aurai eu une crise cardiaque depuis longtemps dans la cuisine, là où la télé est presque en permanence allumée.

Enfin, un clip de mon groupe local préféré, les Kanjani8. Ils ont récemment sorti un album fort sympathique, avec des chansons pas du tout sérieuses (dont une traitant d’un panda qui n’a plus faim). Marie et moi fredonnons souvent leurs airs ces temps-ci quand nous nous balladons dans la résidence.
Certes, ils ont l’air d’être dans un autre monde, il y a des constellations et des trèfles, leurs costumes sont douteux, ça a l’air un peu niais… mais c’est fort sympathique. Est-ce que vous trouvez comme Marie et moi que le premier chanteur est… bizarre ? (concernant le deuxième chanteur, celui avec la guitare et le costume vert, il est plutôt charmant n’est-ce pas ?)

Le dernier article du blog de Marie est également riche en vidéos de ce genre. Ouais ouais, en fait j’ai carrément copié l’idée de son article.
Voilà le flot de culture que nous recevons en permanence ici-bas. Je ne sais pas si ça affecte nos capacités intellectuelles, mais en tout cas Marie et moi avons remarqué que nous avions des difficultés croissantes à nous exprimer (« il y a des résidus radioactifs qui stagnent au fond, et qui rongent la paroisse », « on est dans le même dormitoire », « les mots qu’il faut que j’apprende »). Ça fait un peu peur. On commence aussi à franciser du vocabulaire anglais, ainsi « brochure » est devenue « pamphlet » pour Marie (sans compter la « beer »), quant à moi je parle de mes semblables en utilisant le mot « student », à prononcer à la française (« studan »). Mouais. Et dire que je donne des cours de français.

TIENS, ÇA BOUGE

DSC01937Je n’ai pas publié d’article la semaine dernière, honte à moi. En fait j’ai une bonne excuse : je dois bosser ! Moi qui croyais que dans cette fac sans pression ça allait être une année plus que tranquille, et bien non, le mois de novembre est particulièrement chargé… Entre mes cours de Japonais qui deviennent de plus en plus intenses, mon exam d’Egypte Ancienne, mon exposé sur la situation du français au Cap-Vert, mon dossier sur la controverse des manuels d’histoire japonais, et mes cours de français particuliers, je ne sais plus où donner la tête.

Du coup, je n’ai absolument rien fait d’intéressant ces dix derniers jours… à part vivre une accumulation improbable de tremblements de terre.

C’est un aspect vraiment particlulier de la vie au Japon que je n’ai pas encore évoqué. Pourtant, ça fait presque partie du quotidien. Généralement, les tremblements de terre qu’on ressent à Tokyo ne sont pas très puissants. J’ai remarqué que la majorité des épicentres se situent  près de Fukushima (!), ce qui fait qu’un séisme de puissance 4 là-bas est ressenti comme puissance 1 à Tokyo. La période de mi-octobre jusqu’à mi-novembre a été plutôt calme, avec uniquement un seul tremblement de terre que Marie et moi n’avons pas senti (parce qu’on faisait tranquillement du shopping)(sa grand-mère lui a téléphoné pour savoir comment ça allait). Marie m’a dit que lorsqu’on marchait, ils passaient inaperçus. Au contraire, lorsqu’on est alongés ou assis, on les sent bien, ça peut aller jusqu’à nous réveiller. Depuis la semaine dernière, il y en a presque un tous les deux jours…

Les séismes font tellement partie de leur vie que, c’est bien connu, les Japonais ont tout prévu pour. Que ça soit nos réunions d’informations du début de l’année sur « que faire en cas de tremblement de terre violent » (vous avez tous déjà vu cette image de Japonais qui foncent sous leurs bureaux), ou encore l’architecture spécifique adaptée aux tremblements, les Japonais ont l’habitude, ça se sent. Il paraît que lors du séisme de mars dernier, les bâtiments de ma fac ont juste un peu bougé.

Les tremblements de terre ne sont pas tous pareils. Certains sont très brefs, au point où Marie se demande si « sa voisine n’a pas fait tomber quelque chose de lourd par terre », d’autres, comme celui qui m’a réveillée à environ 4h30 du matin (saleté !), sont quand même plus longs… tout dépend de la magnitude, j’imagine. Quant à savoir si il faut plonger sous le bureau ou pas, je me suis fixé une règle : je me protège seulement si les objets commencent à trop bouger sur mon armoire. Ce qui n’est encore jamais arrivé pour l’instant…

Les séismes sont intéressants à vivre lorsqu’ils font partie du quotidien. Il s’agit de quelques secondes où le monde s’arrête, où rien n’est sûr… ça nous remet à notre place, en quelque sorte. Manon, une amie de sciences po Rennes qui étudie actuellement au Chili, vit à peu près la même chose là-bas. Elle m’a rapporté dans un mail les paroles d’un de ses amis Chiliens : « C’est un mal nécessaire. On a parfois besoin de se souvenir que la terre aussi a une vie. J’aime pas la sentir trembler, mais au moins on sait qu’elle est là ».  

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