KAGURAZAKA ET HARAJUKU

Ce matin, j’étais d’humeur à me perdre un peu. Je suis allée errer à Kagurazaka, un quartier de Tokyo pas très loin du mien (en métro) dont mon guide Lonely Planet vantait les mérites.

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Il y avait des petites ruelles biscornues toutes sympathiques, avec au milieu un temple Shinto.

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C’est dans ces endroits-là que l’on voit à quel point la modernité côtoie le côté traditionnel… (j’aime particulièrement la petite mamie avec son ombrelle).

Dans l’après-midi, Marie tient à m’emmener à Harajuku.

Harajuku, c’est le quartier branché-jeune-décalé-vivant-bondé-gothique-improbable-lolita-incohérent de la capitale. Alors je n’hésite pas !

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On est dimanche, et pourtant c’est bondé. Et oui, ici à Tokyo ce n’est pas un jour de repos ! Les magasins restent ouverts comme n’importe quel jour, et tout le monde en profite pour sortir… J’aurais pu prendre un million de photos tellement il y avait de choses hallucinantes niveau fringues. J’ai repéré des bottes de cow-boy roses (genre).

Et puis il y a une boutique qui m’a fait marrer : ce sont les « patissirie » de chez Marion Crêpes :

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Et avec Marie on s’attarde, happées par la curiosité, dans une boutique toute serrée remplie d’images, de bijoux, de babioles, de poster des stars pop japonaises les plus kiffées de la société.

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(en fait ce que j’ai fait est illégal ! Il y avait un panneau « Photography prohibited »… comment je suis une rebelle)

Cette journée était encore mieux que les précédentes. Ce fut également ma première expérience du métro tokyoïte (très rapide, très grand, très tout). De plus, sur le chemin du retour j’ai pu acheter des  Choco Pops et du Nutella dans un supermarché.

Ce soir Marie a encore cuisiné des trucs japonais délicieux ! Perso j’ai mélangé dans une poêle huileuse du tofu, des feuilles légumineuses inconnues mais non radioactives, un mini concombre, des pousses de soja, et de la sauce piquante californienne. Hum. C’était mangeable, mais bon…

UNE JOURNÉE BIEN COMMENCÉE SE FINIT PAR UN KARAOKÉ

Mon deuxième jour à Tokyo s’annonce plutôt riche en découvertes. Je rencontre beaucoup plus de gens de mon bâtiment, dont Marie, une Française d’origine japonaise qui vient de Sciences Po Lille. Je sympathise tout de suite, et je me rends compte que son expérience va m’être d’une grande aide…

Nous décidons toutes les deux d’aller faire un tour au « 100 yens shop », le magasin où, vous l’avez deviné, tout est à 100 yens (soit environ 1€). Une aubaine pour une étudiante pas riche comme moi ! Et comme il y a absolument de tout dans le magasin, c’est parfait ! Je vais enfin pourvoir manger décemment : Marie m’apprend à reconnaître les caractères pour « légumes », donc je ne me fais plus avoir. J’achète de la nourriture plus décente que tout ce que j’avais trouvé jusque-là.

Une fois les courses finies, nous décidons de marcher un peu, et de rentrer dans une échoppe pour manger (je n’ose pas dire « fast-food, même si ça s’apparente un peu). Pour moi, ça sera une salade de légumes, très bonne et pas chère. Marie m’explique comment utiliser les sauces, etc. Le serveur nous jette un coup d’oeil appuyé de temps à autre : Marie m’explique qu’au Japon, le repas n’est pas fait pour discuter entre amis, les Japonais mangent très rapidement. D’où le fait que le serveur s’inquiète que nous n’ayons toujours pas fini au bout d’un quart d’heure…

Sur le chemin du retour, nous atterrissons dans un magasin de fruits et légumes. Là encore, Marie me guide : j’ai trouvé du beurre (salé !), des légumes, du pain de mie, … Elle en profite pour acheter du riz pas cuit (« il n’y a que du riz qui vient de Chiiba ! ( = pas si loin de Fukushima) Tant pis pour cette fois… » ).

Sorties du magasin, nous entendons de la musique venant de ce que j’appelle le « temple perdu ». Nous nous y rendons, et là, magique : il y avait des festivités ! Temple perdu 10De la musique, des échoppes aux produits plus ou moins compréhensibles allant de la pêche à la ligne du mini poisson rouge aux bananes recouvertes de pépites colorées, en passant par la limonade locale. Des enfants qui courent, un vieux monsieur qui fait du tambour, des chants populaires… Je suis toute émerveillée. Je profite pour questionner Marie sur le shintoïsme, religion qui est plutôt obscure dans mon esprit. Elle m’explique qu’il s’agit à peu près d’un culte des ancêtres, mais sans règles fixes. Par contre, les Japonais sont plutôt bouddhistes à leur mort, la croyance en la réincarnation jouant elle aussi son rôle.

 

Plus tard, nous nous rendons à l’Université. Et là, je me rends compte que c’est immense… notre bâtiment est rempli d’escalators, il y a un café au rez-de-chaussé. Et il y a des petits parcs dans le campus, de la verdure, et une boutique cadeaux où on peut se procurer divers gadgets à l’effigie de l’Université (comme des baguettes, des badges, ou encore des verres à 90€ l’unité).

 

Retour à la résidence, où je concocte ma première soupe miso aux carottes (réussie !), mais qui n’égale pas la mixture de Marie, à base de chou japonais, de germes de soja, de champignon à la forme étrange, de sauces délicieuses. J’ai beaucoup à apprendre encore !

 

Et ce soir un Allemand nous a proposé de rejoindre son groupe pour sortir. Et où allons-nous ? Dans un Karaoké, voyons ! Mon dieu… Effectivement, c’est là qu’on se rend. Je savais que le karaoké était une institution au Japon, mais ça dépasse quand même tout ce que j’imaginais : bâtiment d’environ 6 étages, liste d’attente pour rentrer, serveurs en costumes, salle privée ultra high-tech avec mini écran tactile pour choisir ses chansons (et il y a absolument toutes les chansons !) (enfin, j’ai pas osé tester du Bollywood). Notre tour arrive avec Marie, on nous a choisi Lady Marmelade >_< . Je passe aussi sur du Shakira, Britney Spears, une chanson d’un drama japonais. J’ai massacré beaucoup de chansons, mais c’était marrant. Et j’ai pu découvrir des classiques japonais de karaoké, que je vais devoir bosser avant la prochaine fois…

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L’AVENTURE COMMENCE

11h20, Paris CDG. Et c’est parti pour 13h de vol dans un avion de la compagnie taïwanaise Eva Air, ce qui me fait déterrer un peu mon chinois. Le transfert à Taïwan a été un peu complexe, parce que je me suis perdue et tout et que les hôtesses me charchaient, mais bref passons.Tableau d'affichage quelque part dans l'aéroport de Taipei

 

J’atterris à l’aéroport de Narita sur les coups de 14h heure locale. L’atterrisage était juste magique, j’ai pu admirer toute une partie de la côte de l’île, avec en prime le MONT FUJI ! Waaaah.

Cette fois, je ne me perds pas, je suis la foule et les panneaux avec attention, je passe avec succès le stand « foreign passeport », toujours entourée de millions de Taïwanais (j’étais la seule non-bridée de l’avion, j’avais l’impression de m’être trompée). J’attrape ma valise en plein vol sans même attendre, et me dirige vers la sortie, où trois jeunes hommes et une jeune femme Japonais m’attendent, tout sourire 🙂

Ils m’aident à acheter mon billet de train. Et là, l’aventure commence ! Les paysages ne sont au début pas si ahurissants : grandes étendues vertes, lignes de train, paysans au travail (oui, bon, avec un grand chapeau de paille à la japonaise et des parasols sur la route pour quand ils sont fatigués). Et puis petit à petit, des maisons aux toits si asiatiques, des grands buildings moches recouverts de publicités criardes, des gens dans les gares tous rivés sur leur téléphone portable… TOKYO.

 

D’autres étudiants m’accompagnent jusqu’à ma cité universitaire, ce qui implique train de banlieue+bus japonais, à mon plus grand plaisir (d’ailleurs, je n’ai malheureusement pas pris pour l’instant de photos des banquettes, qui sont tellement kawaii avec leur petits chiens et chats dessinés dessus).

 

Une gentille dame me fait visiter ma chambre et m’explique le fonctionnement de ma cité U, qui s’appelle en vrai « Waseda Hoshien International », ou « 早稲田奉仕園 » pour les bilingues (donc pas pour moi). La porte de ma chambreCette résidence est bien agréable. Je suis dans le même couloir qu’une Suisse et qu’une Chinoise non rencontrée jusqu’à présent. Il y a un genre de salle de bains commune à 4 chambres, c’est tellement mignon, c’est surelevé avec de la moquette, il faut mettre ses pantoufles pour y aller ^^ (ou à défaut, ses babouches marocaines… hum). La cuisine est immense, et on peut y socialiser.

 

Mais bon, là je viens d’arriver à Tokyo, j’ai autre chose à faire que de visiter une Cité U. Alors douche et hop me voilà sortie en vadrouille. Je me dis que j’aimerais tellement tomber sur des endroits inconnus mais avec du caractère et tout, et là… BINGO ! Un petit temple désert, plein de charme, avec de la verdure. Tout ça, au coin d’un carrefour assez bruyant. Je m’y attarde, et prends des photos (voir l’album concerné).

DSC01520Mais là mon corps reprend le dessus sur mon esprit : j’ai faim. Alors, mission courses ! Mais il y a un hic : on est au Japon, et là je suis toute seule. C’est l’aventure : je rentre dans l’équivalent d’un Carrefour Market 24h/24h, et achète des onigiris (boulettes de riz avec de l’algue – pas de bol, j’ai pris au saumon…), des oeufs. Je tente de me diriger vers les ingrédients « fruits et légumes ». Perdu : une tomate coûte 3,20€, emballée comme un produit de luxe toute seule dans une barquette. Une mini courgette (vraiment mini), 2€. Pommes : 5€ l’unité. Ouais… mais non. J’en reste là.

 

En continuant mon expédition, je tombe sur un magasin « Picaso », l’équivalent d’un Noz, mais en pas pareil (photos à l’appui). Des millions d’étiquettes partout, des produits déclinés en 20 000 sortes différentes… je m’y perds, mais je kiffe. Allez voir les photos, c’est vraiment sympa !

On peut y croiser beaucoup de choses inattendues, du genre des chaussures Crocs avec des pieds en forme de T-rex, des bracelets de la chance comme dans les années 1990, du café froid en canette, DSC01528des rubix’s cubes, des algues, une tonne de soupes instantanées, et j’en passe…

Je ressort avec pas mal de trucs imprévus à la base, mais utiles à la vie d’une étudiante (oui bon, sauf ces collants noirs dentelés avec des trous).

Mon repas de ce soir se compose donc d’une boulette de riz et d’un verre de lait. (je voulais me faire une omelette, quand je me suis rendue compte que je n’avais ni assiettes ni couverts).

J’étais en train d’écrire cet article, quand l’Allemande que j’ai croisé plus tôt dans les escaliers vient me voir en me proposant de sortir avec tout le groupe. « Le groupe » ? Je me rends compte que je suis arrivée dans les derniers, les autres sont là depuis le début de la semaine (mais ils ne suivent pas le même programme que moi, ça me rassure parce que moi on m’avait dit d’arriver soit le 8 ou le 9 donc euh voilà). Je me joins donc à la troupe, avec des rencontres internationales en anglais comme le veut une année d’étudiant à l’étranger. Je rencontre deux autres françaises. Ce sont bien les seules à ne pas avoir reconnu ma nationalité par mon accent… shame on me.

 

Voilà pour ces premières impressions ! ^^ Je serais sûrement moins bavarde plus tard…

J-1…

avions-pokemons-2818778430 Décollage : jeudi 8 spetembre à 11h20

escale de 2 heures à Taïwan après 13 heures et quelques de vol

Arrivée : vendredi 9 septembre à 15h30 heure japonaise

 

Et voilà, après un mois d’impatience, le grand jour arrive ! Je m’en vais en fin de soirée prendre la route avec mes parents pour rejoindre un hôtel à Roissy.

Je vous tiens au courant de mes premières impressions dans mon prochain article !

 

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité » [Antoine de Saint-Exupéry]

POURQUOI LA "DÉCAPÉE" ?

-Jordan, tu aurais une idée de nom pour mon blog de l’an prochain ? Quelque chose en rapport avec la Team Rocket, ça pourrait être cool !

-Non, pas ça… je propose « la décapée du sushi du 35 ».

-« décapée du sushi »… c’est pas mal, mais ça veut dire quoi ?

-Bah que tu enlèves les capes des sushis, voyons !

[Et ainsi a été adopté le nom de ce blog, sans davantage de réflexion. Je n’ai pas placé le « du 35 » pour des raisons de dignité. Jordan tient à ce que je le paye pour les droits d’auteur, alors je fais appel à vos dons. Merci.]