LES ÉON AU JAPON (2/2)

Voilà la suite de l’article précédent. Si vous allez faire un tour dans mes trois nouveaux albums photos, vous remarquerez que j’ai ajouté des commentaires et des légendes (utiles ou pas) par-ci par-là 🙂

19 février

Première journée à Hiroshima. Nous laissons la visite de la ville pour plus tard, pour l’instant nous prenons le train et le ferry pour aller sur une île très connue : Miyajima. En fait, c’est surtout l’image de ce tori rouge planté dans la mer qui est célèbre.

DSC02351Le temple Itsukushima (celui du tori rouge) est vraiment très touristique, un peu trop même. Les gens se pressent et font la queue pour prendre la plus belle photo possible de ce paysage magnifique. Car oui, la vue qu’on a sur la baie est magique, avec ce splendide tori rouge, la mer, la côte montagneuse verdoyante, et la ville d’Hiroshima au loin.

Nous prenons le téléphérique pour aller en haut de la montagne. Une fois arrivés, la vue qui s’offre a nous est à couper le souffle : toute cette mer, ces îles dispersées, cette brume… C’était magique, et plutôt calme (en-dehors de la petite musique du téléphérique – la Japonais aiment vraiment les petites musiques).

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Au lieu de monter au sommet de la montagne (ce qui s’annonce ardu), nous préférons redescendre tout à pied. Et c’est parti pour une petite ballade en forêt. Jordan et moi menons la marche, n’hésitant pas à pimenter notre parcours de des défis très intelligents.

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Nous arrivons en bas affamés (surtout Jordan en fait), et nous zonons dans le centre-ville à la recherche d’un endroit où se restaurer. Nous tombons sur un restaurant d’okonomiyaki fort charmant, dans lequel nous avons la chance d’être assis directement face aux cuisiniers. C’est fascinant, cette rapidité avec laquelle ils manient la pâte, le chou, les oeufs… Le restaurant est rempli, normal : c’est vraiment délicieux. Maman a attentivement enregistré les gestes de la cuisinière, pour essayer de faire la même chose à la maison.

Une fois bien repus, nous nous dirigeons vers le ferry qui est censé nous déposer directement près du musée de la paix d’Hiroshima. Le parc qui entoure le musée est calme, propre, avec une atmosphère très tranquille. Nous avançons d’abord vers le mémorial dédié aux victimes de la bombe atomique. Ensuite, vient le coeur de la visite : le musée.

Je ne pensais pas que la visite de ce musée allait me remuer autant. Absolument tout y est décrit : Hiroshima avant, pendant, et après la bombe. Les faits sont  racontés avec objectivité, ce qui fait prendre encore plus conscience de l’horreur de la chose. Je suis restée bloquée devant les deux maquettes représentant la ville, avant et après la bombe. Une ville complètement rasée, j’ai pris conscience de ce que ça pouvait représenter.

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Le musée affiche clairement sa volonté de militer contre les armes nucléaires. Là encore les explications et descriptions sont nombreuses : comment se construit une arme nucléaire, quels sont les dégâts, quels pays en possèdent… Sur l’un des murs étaient affichées toutes les lettres de protestation écrites par les maires d’Hiroshima à chaque essai nucléaire qui a eu lieu dans le monde. C’était assez impressionnant. Malheureusement ma photo de ce mur de lettres est pourrie, alors vous aurez uniquement le droit à celle émise à l’ambassadeur français après les essais nucléaires dans le Pacifique (ci-dessus)(oui, la photo est naze).

Après la visite du musée, nous passons près du « dôme de la bombe A », seul bâtiment laissé tel quel après la destruction de la ville, en guise de rappel des horreurs vécues ici.

Nous finissons ensuite par atterrir dans le centre-ville d’Hiroshima, dans d’innombrables galeries commerçantes couvertes. Nous nous promenons longtemps, jusqu’à ce que la nuit tombe.

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20 février

La matinée est consacrée à quelques visites et promenades dans Hiroshima. Nous commençons par le château de la ville, beaucoup moins impressionnant que tous ceux qu’on a pu voir jusque-là, mais intéressant parce qu’il a été entièrement reconstruit après la bombe. Nous enchaînons avec la visite du Shukkeien garden, jardin fort mignon.

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plus de photos dans l’album « Hiroshima »

J’ai beaucoup aimé Hiroshima. C’est une ville qui paraît très agréable à vivre, plutôt petite et dynamique, avec énormément d’endroits agréables. Le fait qu’elle soit chargée d’une histoire particulière donne de la profondeur à son charme, on sent que c’est une ville nouvelle avec des perspectives d’avenir, mais qui n’a pas l’intention d’oublier son passé.

Nous prenons le Shinkansen en tout début d’après-midi, et nous arrivons à Tokyo vers 19h.

 

21 février

Tout ce qu’il reste d’important à faire à Tokyo doit être fait dans cette journée. Nous commençons par laisser tous nos bagages dans la gare de Shinjuku pour aller tranquillement jusqu’aux tours du Metropolitan building, que je commence à connaître par coeur. Cette fois la vue était assez dégagée pour voir le Mont Fuji enneigé au loin (mais mon appareil photo est naze, donc vous ne saurez pas à quoi ça ressemble).

Étape fondamentale que j’avais promis à Jordan : le centre Pokémon, dans le Sud de la ville. Depuis le temps que j’attendais d’y aller, là je ne me sentais plus avec ces Pikachu partout. Par contre mes peurs ont été confirmées : le magasin était essentiellement constitué de pokémons de la nouvelle génération, donc je n’en connaissais pas les trois-quarts. J’ai quand même réussi à obtenir une relique :

DSC02449« -Made in China, et merde… -Bah oui normal, il est jaune ! »

Nous nous dirigeons ensuite vers Odaiba, les buildings et la mer, autre endroit que je commence vraiment à connaître, surtout la promenade qui longe la mini-plage.

Puis j’emmène la famille à Ueno, au marché d’Ameyoko, que je trouve toujours aussi ahurissant. C’est la dernière visite de la journée, nous retournons à Shinjuku, gare d’où va partir le train qui emmènera le petit monde à l’aéroport de Narita.

C’était court, mais c’était bien 🙂 Merci à mes parents d’avoir rendu ce voyage possible. Voyager une première fois hors de Tokyo m’a donné envie de découvrir encore plus ce pays. Mais en même temps, lorsque que je suis rentrée à Tokyo après ces quelques jours de vadrouille j’ai ressenti quelque chose qui m’a fait plaisir : Tokyo reste number one pour moi, cette année je me sens vraiment chez moi dans cette ville.

LES ÉON AU JAPON (1/2)

Mes parents et mon frère ont débarqué au Japon le 13 février. Pour l’occasion, on m’avait demandé de planifier un voyage à travers le pays, histoire de ne pas voir uniquement Tokyo. Pas de souci ! Depuis le temps que j’attendais de voyager en-dehors de Tokyo, c’était l’occasion. Récit chronologique d’après mes souvenirs encore frais :

 

13 février

L’avion de la petite famille a atterrit aux alentours de 14h, ce qui nous a laissé le temps d’arriver tranquillement à ma cité U, qui possède des mini-appartements à louer pour les familles des résidents. Les Éon sont tout de suite mis dans le bain japonais : petit hall dans l’entrée où l’enlevage de chaussures est obligatoire, tatami, futons, canapé miniature, évier si bas que Jordan doit beaucoup se pencher pour se laver les mains, baguettes dans le tiroir à couverts…

 

14 février

Journée visite intensive de Tokyo. Pas de bol : la météo n’est pas au rendez-vous. J’essaye quand même de suivre ce que j’avais prévu de faire. On commence par la visite incontournable, l’imposant temple de Meiji Jingu, que mes parents mitraillent de photo. Ensuite, juste de l’autre côté de la rue, mon quartier préféré : Harajuku, avec ses boutiques folles et son atmosphère si particulière. Je me risque à emmener la famille dans un purikura (vous savez, ces photos débiles avec plein de fioritures). Tout le monde joue le jeu, les résultats sont plutôt probants.

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Prochaine étape : le parc de Shinjuku. C’est bien joli, mais il pleut beaucoup trop. Comme il est encore tôt et que nous ne sommes pas totalement désespérés, on tente la visite du temple à Asakusa. La pluie et le froid auront raison de nous, nous filons rentrer au chaud.

 

15 février

Excursion à Kamakura. J’avais écrit dans le planning fourni à mes parents « condition physique optimale exigée », parce que j’avais prévu de faire deux randonnées. Je commence à bien connaître cette ville 🙂 Le passage par le grand bouddha était obligatoire.

 

16 février

L’aventure commence. On a pris le Shinkansen (train rapide japonais) vers 11h, expérience qui fut fort sympathique, parce que leurs TGV locaux n’ont rien à voir niveau confort avec la SNCF. Est-ce que en France les contrôleurs lancent des grands sourires à chaque passager avant de les contrôler ? Est-ce qu’ils s’inclinent à chaque fois qu’ils passent une porte de wagon ? Est-ce qu’on a de la place en seconde classe pour étendre nos jambes autant qu’on veux ? Non. (mais bon, mon billet a coûté plus de 100€ en aller simple, donc voilà).

On arrive en début d’après-midi à la destination que j’attendais le plus : Kyoto, réputée coeur historique du Japon et ville très agréable. Pour cette ville particulière j’ai choisi un hébergement particulier : un ryokan, ou auberge traditionnelle. La chambre est japonaise jusqu’au bout, des murs en papier qui coulissent jusqu’aux toilettes à commandes (Jordan et moi avons essayé à nos risques et périls le bouton « bonhomme qui reçoit de l’eau sur les fesses). Nous avons été très bien accueillis, on a même eu le droit plus tard dans la journée à une séance d’essayage d’habits traditionnels.

Nous partons pour visiter le Nijo Castle, château absolument magnifique, chargé d’histoire. Nous continuons ensuite avec le marché de Nishiki (que nous avons mis du temps à trouver, à cause de ma mauvaise estimation des distances), où pullulent des aliments en tout genre, pour finir sur une immense galerie commerçante couverte.

 

J’ai eu une première impression étrange de cette ville. Les avenues qu’on a parcouru étaient immenses, et pourtant plutôt vides. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer Kyoto à Tokyo, et je me suis aperçue que l’aspect « condensé » de Tokyo me manquait un peu ici. Sarah m’avait dit à propos de Kyoto « cette ville est très calme, peut-être trop ». Oui, j’ai compris ce qu’elle a voulu dire. L’espace est très étendu à Kyoto, l’impression de vide se fait assez vite sentir étant donné qu’il n’y a pas tant d’animation que ça. Enfin, ça dépend peut-être des quartiers qu’on visite, je suis loin d’avoir eu une vue d’ensemble de la ville.

 

17 février

Suite de la découverte de Kyoto. J’ai choisi d’emmener la famille dans un quartier loin au Nord, Arashiyama. Malgré les touristes, c’est là aussi très tranquille (comme le reste de la ville, en fait). Mon intention de faire une longue marche dans la campagne entre deux visites de temples est ruinée par mes – encore – mauvaises estimations de distance. Sans compter le froid et la neige qui tombe par moments. Nous avons donc pris le bus à deux reprises, ce qui fut plus laborieux qu’il n’y paraît. Cependant les gens ont toujours été là pour nous aider, de façon très spontanée. Je n’avais jamais vu ça à Tokyo. Ici à Kyoto ils sont toujours venus vers moi lorsque j’avais l’air de galérer devant ma carte, ou devant des horaires de bus. Petit coup de coeur pour le vieux monsieur qui a loupé son bus pour nous suivre petit bout de chemin, pour vérifier qu’on ne se perde pas 🙂

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Sacrifiant le dernier temple que j’avais prévu de visiter dans le Nord de la ville, nous filons vers le Sud pour atteindre un autre temple dans lequel j’avais placé beaucoup d’espoirs : le Fushimi Inari. Je ne suis pas déçue déçue, les allées de tori (« portes » de temple) sont bien là, orange presque fluo, serpentant dans les hauteurs.

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Le soleil commence à se coucher, ce qui donne des couleurs encore plus fascinantes sur les innombrables tori. Cette visite est longue à cause des longs chemins, mais tant mieux, j’ai l’impression d’en profiter un maximum.

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Nous finissons la journée dans le quartier de Gion, le coeur historique de la ville, réputé pour être celui des geishas. J’ai enfin compris ce qu’était un « quartier historique » au Japon, avec des maisons en bois, des ruelles pavées, des restaurants traditionnels. J’imaginais tout le centre de Kyoto comme ça, et j’ai été à la fois déçue de constater que ce n’était qu’une infime partie de la ville, et à la fois heureuse d’avoir la chance de m’y promener.

Nous rejoignons ensuite quelqu’un de cool : Marie, en vacances à Kyoto depuis quelques jours. Après avoir fait goûter des takoyaki à ma famille (boulettes sympathiques avec du poulpe dedans), elle nous emmène dans un restaurant d’okonomiyaki, énormes omelettes traditionnelles. Enfin un vrai repas à la japonaise pour les Éon !

 

18 février

Malheureusement, nous quittons déjà Kyoto. J’aimerais y retourner, j’ai l’impression d’avoir bâclé ma découverte de cette ville.

Direction Osaka. Nous nous rendons vers le Osaka-jô, imposant château qui se dresse fièrement au centre de la ville. A l’extérieur nous atterrissons en plein d’un tournage d’une pub, avec des néo-samouraïs qui semblaient vanter les bienfaits du ramassage des déchets.

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Ensuite, direction le quartier bouillonnant de la ville : Namba (clin d’oeil à tous ceux qui ont vu Hanazakari no kimitachie e). La foule est dense, avec des tenues folles. Si les allées n’étaient pas couvertes on se serait cru à Tokyo. Jordan meurt doucement de froid, alors notre principal objectif avant de prendre à nouveau le Shinkansen est de lui trouver des gants. Pour ma part je cherche désespérément un cache-oreilles potable, parce qu’avec tout ce vent froid je sens l’otite venir (« mais Marie va me taper si j’achète un cache-oreille »). Je craque dans la gare de Shin-Osaka sur un cache-oreilles rouge à pois blancs. Hé oui, j’ai succombé.

Nous revoilà dans le Shinkansen vers 18h, en direction d’Hiroshima.

 

la suite plus tard, en attendant vous pouvez regardez les trois nouveaux albums photos : Kyoto, Osaka, et Hiroshima

"LE JAPON C’EST VRAIMENT KAWAII"

« Kawaii », ou « mignon » en japonais, est un mot très utilisé ici-bas. Effectivement, ce pays possède une dose incroyable de choses adorables dans tous les domaines, que ce soit dans le paysage, dans les manières des gens, dans la nourriture, et j’en passe.
Mon amie Sarah s’en est bien rendue compte. Elle étudie à Shanghaï dans le même cadre que moi, à savoir la troisième année à l’étranger de sciences po, et elle a profité des vacances scolaires pour faire un tour au Japon, pays qu’elle affectionnait tout particulièrement avant même d’y aller. Nos trois jours de retrouvailles furent fort sympathiques.
Après quelques jours à Kyoto elle a débarqué à 8h du matin vendredi dernier à Shinjuku, quartier de folie que je ne comprends toujours pas, et donc dans lequel je n’ai pas forcément montré ma maîtrise de Tokyo. Nous avons quand même réussi à trouver le Shinjuku gyoen, parc très joli que je n’avais pas encore réussi à visiter.

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j’ai rajouté des photos de ce parc dans l’album « Shinjuku »

L’initiation de Sarah à Tokyo est passée par quelques éléments incontournables : Harajuku, Meiji Jingu, karaoké, purikura (voir photo ci-dessous), canards au parc de Ueno, le temple d’Asakusa, Odaiba et le coucher de soleil derrière les buildings. Elle a même eu le droit à quelques évènements inhabituels : deux manifestations dans la même journée, la première radicalement nationaliste avec des voitures noires et des CRS (carrément), la deuxième beaucoup plus pacifiste mais pas moins impressionnante, anti-nucléaire.
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Purikura à Harajuku avec Sarah et Marie

«  Le Japon c’est vraiment un pays kawaii » répétait-elle souvent. Et en effet, nombreuses sont les choses mignonnes et intrigantes qu’on rencontre au Japon.

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Nous avons beaucoup marché, nous avons affronté un vent glacial, nous étions parfois affamées, mais c’était génial. Plus j’essaye de jouer la guide dans Tokyo, plus j’apprécie cette ville, et plus je me sens chez moi. J’ai été très heureuse de retrouver Sarah ici. L’an dernier nous avons beaucoup partagé notre amour du Japon, le vivre ici toutes les deux était donc quelque chose qui devait se faire, et qui s’est bien fait. J’ai trouvé son regard sur le Japon et sur les Japonais très pertinent. Et puis, parler de nos vies dans nos métropoles respectives fut plutôt enrichissant, j’en ai appris beaucoup sur Shanghaï (et j’ai très envie d’y aller aussi).

Je vais aller chercher mes parents et Jordan à l’aéroport dans quelques heures. Encore l’occasion de faire découvrir ma petite vie japonaise à mes proches, je commence à y prendre goût 🙂

LE KARAOKE, ÇA DÉCHIRE

karaoke-kanJe me souviens parfaitement de mon deuxième jour à Tokyo, quand Marie m’avait dit « l’Allemand nous propose d’aller au karaoké ce soir ». Euh mais… pourquoi ??!! Je savais que le karaoké était un divertissement très prisé au Japon, mais il était hors de question que j’en fasse les frais. « D’accord, mais à condition que je ne sois pas obligée de chanter ».

Seulement 5 mois se sont écoulés entre ce jour et hier, où je hurlais à pleine voix du Evanescence dans une salle d’un obscur karaoké de Takadanobaba, en compagnie de Marie et Simon. Je suis passée de « je ne chanterai jamais devant tout le monde ça va pas la tête » à « ouuuaaaiis on met du Ricky Martin, je suis à fond là ». Et je n’ai pas besoin de me faire prier quand Marie balance du Shakira pour moi.

Sérieusement, le karaoké est un excellent moyen de passer une soirée cool. Ce n’est pas comme on se l’imagine souvent : être dans la même salle que des inconnus, et monter sur scène pour chanter devant tout le monde. Non, non, non : les sorties habituelles se font dans des « karaoke box », avec seulement une petite salle, une télé et quelques micros. Pour passer une bonne soirée, il faut seulement trois choses : 1/oser chanter devant les autres (ce qui n’est pas une mince affaire au début, mais finalement on se prend au jeu), 2/avoir en tête un petit répertoire de chansons inutiles ET connues (les chansons un peu nazes des années 2000 c’est sympa), 3/être accompagné de gens qui savent mettre l’ambiance.

Hier notre playlist a envoyé du rêve, avec Shakira, The Rasmus, Evanescence, Justin Bieber, Green Day, Arashi, Boney M, Rihanna, Avril Lavigne, Hey ya, et j’en passe… il ne faut jamais avoir peur du ridicule.

DSC02187Le ridicule

Je ne vais jamais au karaoké sans Marie. Et à chaque fois mon moment préféré est celui où elle et moi chantons « Monjai Beat » des Kanjani8, tandis que les autres gens ne comprennent pas trop notre délire :

Monjai Beat – Kanjani 8

J’ai de plus en plus l’impression que le karaoké devient un élément essentiel pour passer une soirée vraiment sympa. Mais c’est vraiment important d’y aller avec des gens devant lesquels on ne sera pas timides : lors de notre premier karaoké, Marie et moi étions avec beaucoup d’inconnus, ça n’aide pas (surtout si on nous oblige à chanter Lady Marmelade – hum). Si on n’a pas envie de chanter, on peut toujours s’amuser à regarder les clips de fond, qui sont souvent improbables (une Japonaise déguisée en Indienne, par exemple). On peut également battre du tambourin sur la performance des autres, ou écouter ce que le groupe de la pièce d’à côté est en train de chanter.

Les Japonais sont socialement très intéressants à observer au karaoké. Ils peuvent être posés et discrets dans la vie de tous les jours, et hurler à pleine voix des chansons locales en exécutant des chorégraphies douteuses. « Le karaoké, ça révèle les personnalités », a affirmé Marie.

FINIR UN SEMESTRE EN BEAUTÉ

Lundi dernier j’ai passé mon dernier examen du semestre (Akhenaton, momies, Hatchepsout, et d’autres trucs). Maintenant je suis donc LIBRE ! Les grandes vacances ici c’est février et mars, je n’ai donc aucune contrainte scolaire avant longtemps.

Ce premier semestre est passé à une vitesse dingue, même si le mois de janvier était plutôt chargé. J’ai l’impression d’avoir fait de très bons choix de cours, j’ai appris énormément de choses dans des domaines aussi variés que la culture japonaise, l’Egypte Ancienne, et la Francophonie. La palme revient à mon cours de Sociologie de la culture et de la société japonaise, avec un prof qui maîtrise à fond son sujet et qui sait le rendre intéressant. Mes cours de japonais resteront eux aussi un très bon souvenir. Au dernier cours, j’ai fait un exposé sur Bollywood… C’est un peu jouissif d’avoir un power point complètement kitsch avec des photos de Shahrukh, Madhuri, Devdas et Kuch Kuch Hota Hai.

Le soir de mes vacances (je dis « mes » parce ue tout le monde n’était pas en vacances à la même date – n’est-ce pas Marie), il y avait une soirée avec le réseau français de mon département. Ce fut bien sympathique, j’ai même réussi à parler un peu à des Japonais en japonais (ouais ouais). Avec un groupe plus restreint nous avons enchaîné sur une classique séance de karaoké, à la fin de laquelle nous sommes allés payer en chantant du Lady Gaga, parce que notre forfait de 2 heures avait pris fin en plein milieu de « Bad Romance », tsss.

 

Pour éviter de m’enfoncer dans une « vie de mollusque », j’ai décidé de bouger un peu aujourd’hui. J’ai ouvert un de mes guides de Tokyo et je me suis rendue compte qu’il y avait un vieux temple bouddhiste pas si loin de chez moi que je n’avais pas encore visité. Donc je n’hésite pas longtemps, j’enfile mon sweat moche anti-froid et zou c’est parti.

Sur mon chemin, je passe rendre visite à mon petit temple.

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Après un petit périple souterrain avec le métro, me voilà au pied de l’entrée du temple Gokoku-ji, « un des rares vestiges de l’époque d’Edo » (d’après mon guide), qui se tient ici depuis 1681. Il n’y pas un chat – enfin si, il y avait deux chats, mais il n’y avait pas vraiment d’êtres humains à part moi, en gros – bref. On sentait que le temple était vieux, avec ses craquelures dans une peinture qui avait dû être autrefois éclatante. Il avait beaucoup de charme, le bois lui donnait de l’allure. Je n’ai pas pu voir l’intérieur, parce que je n’ai pas osé m’aventurer du côté de l’entrée, là où un vieux monsieur me regardait un peu méchamment.

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J’ai eu la surprise de revoir mon ami Bouddha. Beaucoup plus petit que le Daibutsu de Kamakura, mais avec un air plus sympathique.

DSC02180Plus de photos dans l’album « Gokokuji »

Ce fut très rapide, le complexe du temple n’étant pas très grand. Mais j’ai trouvé cette visite plutôt apaisante, avec aucun touriste, juste moi et ce vieux temple (et le monsieur bizarre aussi).

Comme je suis trop une aventurière (youhou), lundi après-midi je suis allée m’aventurer dans une rue inconnue derrière Waseda, dans laquelle j’ai vu… un tramway ! Marie m’avait mentionné son existence, mais comme je n’en avais jamais vu à Tokyo, j’ai eu un choc. Prochaine aventure : monter dedans.

 

Pour ceux qui ne le savent pas encore, j’ai un programme de-la-mort-qui-tue pour les vacances, avec une excursion jusqu’à Hiroshima avec parents et mon frère qui se ramènent à partir du 13 février, puis Okinawa avec Marie (palmiers, pâtés dans le sable, et base militaire Américaine), et puis Hokkaido (l’île tout au Nord) avec Thomas 🙂

Concernant des projets plus proches, Marie et moi allons nous ressourcer samedi matin à la boulangerie Kayser de Kagurazaka. Pain au chocolat et ciabatta seront au programme, peut-être enchaînés avec un plat de riche à la cuisine : la ratatouille.