Mes parents et mon frère ont débarqué au Japon le 13 février. Pour l’occasion, on m’avait demandé de planifier un voyage à travers le pays, histoire de ne pas voir uniquement Tokyo. Pas de souci ! Depuis le temps que j’attendais de voyager en-dehors de Tokyo, c’était l’occasion. Récit chronologique d’après mes souvenirs encore frais :
13 février
L’avion de la petite famille a atterrit aux alentours de 14h, ce qui nous a laissé le temps d’arriver tranquillement à ma cité U, qui possède des mini-appartements à louer pour les familles des résidents. Les Éon sont tout de suite mis dans le bain japonais : petit hall dans l’entrée où l’enlevage de chaussures est obligatoire, tatami, futons, canapé miniature, évier si bas que Jordan doit beaucoup se pencher pour se laver les mains, baguettes dans le tiroir à couverts…
14 février
Journée visite intensive de Tokyo. Pas de bol : la météo n’est pas au rendez-vous. J’essaye quand même de suivre ce que j’avais prévu de faire. On commence par la visite incontournable, l’imposant temple de Meiji Jingu, que mes parents mitraillent de photo. Ensuite, juste de l’autre côté de la rue, mon quartier préféré : Harajuku, avec ses boutiques folles et son atmosphère si particulière. Je me risque à emmener la famille dans un purikura (vous savez, ces photos débiles avec plein de fioritures). Tout le monde joue le jeu, les résultats sont plutôt probants.
Prochaine étape : le parc de Shinjuku. C’est bien joli, mais il pleut beaucoup trop. Comme il est encore tôt et que nous ne sommes pas totalement désespérés, on tente la visite du temple à Asakusa. La pluie et le froid auront raison de nous, nous filons rentrer au chaud.
15 février
Excursion à Kamakura. J’avais écrit dans le planning fourni à mes parents « condition physique optimale exigée », parce que j’avais prévu de faire deux randonnées. Je commence à bien connaître cette ville 🙂 Le passage par le grand bouddha était obligatoire.
16 février
L’aventure commence. On a pris le Shinkansen (train rapide japonais) vers 11h, expérience qui fut fort sympathique, parce que leurs TGV locaux n’ont rien à voir niveau confort avec la SNCF. Est-ce que en France les contrôleurs lancent des grands sourires à chaque passager avant de les contrôler ? Est-ce qu’ils s’inclinent à chaque fois qu’ils passent une porte de wagon ? Est-ce qu’on a de la place en seconde classe pour étendre nos jambes autant qu’on veux ? Non. (mais bon, mon billet a coûté plus de 100€ en aller simple, donc voilà).
On arrive en début d’après-midi à la destination que j’attendais le plus : Kyoto, réputée coeur historique du Japon et ville très agréable. Pour cette ville particulière j’ai choisi un hébergement particulier : un ryokan, ou auberge traditionnelle. La chambre est japonaise jusqu’au bout, des murs en papier qui coulissent jusqu’aux toilettes à commandes (Jordan et moi avons essayé à nos risques et périls le bouton « bonhomme qui reçoit de l’eau sur les fesses). Nous avons été très bien accueillis, on a même eu le droit plus tard dans la journée à une séance d’essayage d’habits traditionnels.
Nous partons pour visiter le Nijo Castle, château absolument magnifique, chargé d’histoire. Nous continuons ensuite avec le marché de Nishiki (que nous avons mis du temps à trouver, à cause de ma mauvaise estimation des distances), où pullulent des aliments en tout genre, pour finir sur une immense galerie commerçante couverte.
J’ai eu une première impression étrange de cette ville. Les avenues qu’on a parcouru étaient immenses, et pourtant plutôt vides. Je n’ai pas pu m’empêcher de comparer Kyoto à Tokyo, et je me suis aperçue que l’aspect « condensé » de Tokyo me manquait un peu ici. Sarah m’avait dit à propos de Kyoto « cette ville est très calme, peut-être trop ». Oui, j’ai compris ce qu’elle a voulu dire. L’espace est très étendu à Kyoto, l’impression de vide se fait assez vite sentir étant donné qu’il n’y a pas tant d’animation que ça. Enfin, ça dépend peut-être des quartiers qu’on visite, je suis loin d’avoir eu une vue d’ensemble de la ville.
17 février
Suite de la découverte de Kyoto. J’ai choisi d’emmener la famille dans un quartier loin au Nord, Arashiyama. Malgré les touristes, c’est là aussi très tranquille (comme le reste de la ville, en fait). Mon intention de faire une longue marche dans la campagne entre deux visites de temples est ruinée par mes – encore – mauvaises estimations de distance. Sans compter le froid et la neige qui tombe par moments. Nous avons donc pris le bus à deux reprises, ce qui fut plus laborieux qu’il n’y paraît. Cependant les gens ont toujours été là pour nous aider, de façon très spontanée. Je n’avais jamais vu ça à Tokyo. Ici à Kyoto ils sont toujours venus vers moi lorsque j’avais l’air de galérer devant ma carte, ou devant des horaires de bus. Petit coup de coeur pour le vieux monsieur qui a loupé son bus pour nous suivre petit bout de chemin, pour vérifier qu’on ne se perde pas 🙂
Sacrifiant le dernier temple que j’avais prévu de visiter dans le Nord de la ville, nous filons vers le Sud pour atteindre un autre temple dans lequel j’avais placé beaucoup d’espoirs : le Fushimi Inari. Je ne suis pas déçue déçue, les allées de tori (« portes » de temple) sont bien là, orange presque fluo, serpentant dans les hauteurs.
Le soleil commence à se coucher, ce qui donne des couleurs encore plus fascinantes sur les innombrables tori. Cette visite est longue à cause des longs chemins, mais tant mieux, j’ai l’impression d’en profiter un maximum.
Nous finissons la journée dans le quartier de Gion, le coeur historique de la ville, réputé pour être celui des geishas. J’ai enfin compris ce qu’était un « quartier historique » au Japon, avec des maisons en bois, des ruelles pavées, des restaurants traditionnels. J’imaginais tout le centre de Kyoto comme ça, et j’ai été à la fois déçue de constater que ce n’était qu’une infime partie de la ville, et à la fois heureuse d’avoir la chance de m’y promener.
Nous rejoignons ensuite quelqu’un de cool : Marie, en vacances à Kyoto depuis quelques jours. Après avoir fait goûter des takoyaki à ma famille (boulettes sympathiques avec du poulpe dedans), elle nous emmène dans un restaurant d’okonomiyaki, énormes omelettes traditionnelles. Enfin un vrai repas à la japonaise pour les Éon !
18 février
Malheureusement, nous quittons déjà Kyoto. J’aimerais y retourner, j’ai l’impression d’avoir bâclé ma découverte de cette ville.
Direction Osaka. Nous nous rendons vers le Osaka-jô, imposant château qui se dresse fièrement au centre de la ville. A l’extérieur nous atterrissons en plein d’un tournage d’une pub, avec des néo-samouraïs qui semblaient vanter les bienfaits du ramassage des déchets.
Ensuite, direction le quartier bouillonnant de la ville : Namba (clin d’oeil à tous ceux qui ont vu Hanazakari no kimitachie e). La foule est dense, avec des tenues folles. Si les allées n’étaient pas couvertes on se serait cru à Tokyo. Jordan meurt doucement de froid, alors notre principal objectif avant de prendre à nouveau le Shinkansen est de lui trouver des gants. Pour ma part je cherche désespérément un cache-oreilles potable, parce qu’avec tout ce vent froid je sens l’otite venir (« mais Marie va me taper si j’achète un cache-oreille »). Je craque dans la gare de Shin-Osaka sur un cache-oreilles rouge à pois blancs. Hé oui, j’ai succombé.
Nous revoilà dans le Shinkansen vers 18h, en direction d’Hiroshima.
la suite plus tard, en attendant vous pouvez regardez les trois nouveaux albums photos : Kyoto, Osaka, et Hiroshima
Deux commentaires presque semblables. Mais j’avais cru mon 1er mot passé à la trappe. Jallais et la technique c’est toujours pas ça!!! Pardonne ce doublon!
Je lis, je musarde, je reviens en arrière avec des mots ds la tête que je … n’écris pas. Je partage tes impressions éprouvées à Kyoto: une vie tranquille dans une ville de province un peu
endormie et vivant de ses richesses culturelles. Ta faim d’y revenir est compréhensible: beautés multiples et Japon reposant.
Je navigue ds ton blog un peu n’importe comment sans ordre chronologique, en revenant en arrière, avec en tête des mots … que je n’écris pas. Tes impressions de Kyoto, je les ai éprouvées: Kyoto
ville de province endormie, mais très riche culturellement, loin du trépidant Tokyo. Le Japon tranquille … qui mérite un autre détour si tu peux.
J’ai l’impression d’y être encore…