SE SENTIR MINUSCULE

Plus le temps passe, et plus je me sens impuissante face à la taille et à la densité de population de Tokyo. Au début de l’année, je marchais dans une sorte de bulle reposante, j’avais l’impression de ne pas être « intégrée » à la foule. Face au nombre incroyable de gens qui déboulent dans la gare de Shinjuku, j’étais fascinée. Maintenant, j’ai tendance à me sentir de plus en plus étouffée dans les rues bondées… peut-être parce que je fais vraiment partie de cette foule maintenant. Puisque je connais les lieux que j’ai souvent fréquentés, je ne me sens plus dans une « bulle » en mode découverte, je marche avec les Japonais, et quelquefois c’est assez éprouvant.

J’ai lu un article sur internet (Circuler à Tokyo, règles de base pour votre sécurité) dans lequel je me suis un peu reconnue, surtout dans la première phrase : « si il y a bien quelque chose que je déteste au Japon, c’est que les gens avancent sans prêter attention à ce qu’il se passe devant eux, et sans faire le moindre effort pour l’éviter ». Cette impression, je la ressens de plus en plus quand il y a trop de monde… J’ai l’impression d’être trop petite pour Tokyo, je me sens de plus écrasée par ce qu’il y a autour de moi (foule, hauts bâtiments, …). Ceci dit, ça n’entache en rien ma fascination pour cette ville, qui est restée la même depuis le début.

 

DSC02893Ayant quand même besoin d’aller faire un tour dans un lieu plus adapté à mon échelle, je me suis rendue cet après-midi dans la région de Tama, située à l’Ouest de Tokyo. J’avais lu dans un guide touristique qu’il y avait dans ce coin-là des chemins de promenade très agréables, et je n’ai pas été déçue.
Après une quarantaine de minutes de trajet, je me suis retrouvée dans une petite gare, à chercher la « Voie Otaka » et ses sources d’eau naturelles. Le coin n’était pas du tout touristique, alors le manque de panneaux a fait que je me suis perdue (pour changer). Mais se perdre a du bon (parfois) : je suis tombée sur un temple shinto abandonné, envahi par les plantes et les insectes. Il n’y avait personne, j’étais seule, pour mon plus grand plaisir. Enfin, j’ai quand même eu peur quand un énorme insecte poilu a foncé sur moi… (pour ceux qui connaissent How I Met Your Mother, je crois que c’était un « cockro-mouse »).

Quand je suis parvenue à trouver le bon chemin, j’étais toute fière de mon idée : là encore j’étais seule, et le chemin de promenade nous emmenait dans un endroit entre la nature et la ville, le long d’un ruisseau à l’eau claire. L’eau de la source du ruisseau était réputée à l’époque d’Edo pour ses vertus guérissantes.

 

Le temple abandonné

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Après ma petite promenade, j’avais prévu de visiter un beau jardin japonais près de la gare la plus proche. Hélas, je me suis re-perdue, et lorsque j’ai finalement trouvé le jardin (après avoir demandé mon chemin à une gentille dame), l’heure de fermeture était déjà passée -échec- . Je visiterai des jardins dans Tokyo la prochaine fois, et promis, je ne me perdrai pas.

Je suis quand même très contente de ma journée. C’est important pour moi de pouvoir découvrir des choses qui m’intéressent en-dehors de la ville, dans un cadre reposant. Comme ça je prends conscience que quoiqu’il arrive, le Japon me plaira toujours autant.

 

Sur le chemin de promenade

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Une réflexion sur « SE SENTIR MINUSCULE »

  1. Intéressant, cette façon à présent d’être inclue, dedans ; inquiétant et état de fait à la fois. Puis ta façon de t’en échapper pour redevenir spectatrice ! *o*

    Et le petit temple en valait le coup (encore un !)…

    Merci

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