SE SENTIR MINUSCULE (2)

Lorsque j’étais dans l’avion qui allait atterrir à Tokyo en septembre dernier, j’ai eu la chance de voir le Mont Fuji par mon hublot. J’avais ressenti quelque chose d’indescriptible, mais une chose était sûre, j’y étais

J’avais prévu d’aller rendre visite au Mont Fuji avant de quitter le Japon. J’ai profité de ma journée de libre du lundi et du beau temps annoncé pour aller au Kawaguchiko, l’un des cinq lacs situés au pied du Mont Fuji.

Je suis partie hier matin de la gare routière de Shinjuku. Le voyage en bus était un régal, avec un paysage de plus en plus magnifique au fur et à mesure que l’on s’enfonçait dans les « Alpes Japonaises ». Au bout de deux heures, je suis arrivée au lac sans encombre, avec tout de même une petite inquiétude : je ne voyais nulle part devant moi l’objet de ma visite. Il m’a fallu une bonne vingtaine de minutes avant de me rendre compte que le Mont Fuji était derrière moi, et non derrière le lac. Conclusion : pour réussir à avoir une vue splendide, il fallait que je marche jusqu’à la rive opposée. Ce n’était pas une une mince affaire : le lac était beaucoup plus grand que dans mon imagination, sans compter la chaleur presque insupportable et ce soleil agressif. Mais peu importe, ce qui s’offre à moi était beaucoup trop beau pour que je pense à quoi que ce soit d’autre.

 

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Le long chemin de promenade offrait plein de surprises : des fleurs, des mini-plages, des ponts, des temples miniatures, des espaces verts pour se reposer… Le cadre était bien entendu rendu magique par la présence du Mont Fuji, imperturbable. Je me sentais à la fois intimidée, et fière d’être là.

Au fur et à mesure que je progressais autour du lac, la vue changeait sans arrêt. Je me réjouissais d’être seule, parce que le nombre de touristes à la gare m’avait fait peur. Mais beaucoup ont préféré faire le tour du lac dans leur voiture, ou se terrer dans leurs hôtels. A cause de la chaleur, j’imagine. Sur le chemin, il y avait quand même d’autres individus courageux, dont un Espagnol fort sympathique qui m’a proposé de continuer la route ensemble. On s’est rendu compte très vite qu’on ne pouvait pas faire le tour du lac en entier, et on a donc pris le bus près d’un champ de lavande, où grouillaient les touristes Chinois.

DSC02968L’Espagnol est monté dans son bus du retour en milieu d’après-midi. Il me restait encore deux bonnes heures à tuer avant le mien, je me suis donc décidée à aller essayer cette petite randonnée indiquée sur ma carte, pas très loin de la gare. Bien que la randonnée avait l’air petite, je n’avais pas pris en compte le paramètre « altitude » dans mes estimations, ce qui fait que je suis arrivée au sommet complètement rouge et transpirante. Mais le chemin (bordé de fleurs) et la vue au somment en valaient la peine. J’étais crevée, mais vraiment heureuse d’être là… ou plutôt, d’avoir la chance d’être là.

 

Le chemin du retour ne fut pas des plus faciles, avec des embouteillages incroyables sur la route. J’avais oublié qu’hier était potentiellement un jour férié, et que les Japonais en ont profité pour aller faire des excursions, eux aussi. Mon bus a eu 2h30 de retard à l’arrivée, mais ce fut une expérience intéressante d’être coincée sur la route au Japon. A part à Hokkaido, je n’ai encore jamais pris de transports autre que le train et l’avion pour voyager au Japon. Dommage, je me suis rendue compte que ça avait beaucoup plus de charme… et d’imprévu.

Je considère maintenant que ma mission « Japon » est accomplie, je peux quitterai ce pays sans aucun regret. J’y ai fait et vécu tout ce qui me tenait à cœur. Ou presque… j’aimerais revenir un jour pour grimper en haut du Mont Fuji 🙂

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