LE MATCH DU SIÈCLE

Match de quoi, football ou rugby ? Ah non non non, ici le sport national c’est le baseball ! Et donc hier j’ai eu l’honneur d’assister au « Soukei-sen », on match traditionnel qui oppose deux grandes universités rivales de la ville : Waseda (ma fac) et Keio.

L’association qui nous a vendu les billets a fixé un rendez-vous quelque part dans Tokyo à 8h. Seulement, le match commençait à 13h… j’étais bien curieuse de savoir pourquoi on nous faisait venir autant en avance. En fait, il y avait déjà pas mal de monde qui attendait. Mais surtout, il a fallu préparer l’ambiance avec tout un programme : démonstrations de pom-pom girls, chants de supporters, lever de drapeau, hymne de la fac, distribution de packs supporters (serviettes avec le nom de la fac, cônes en carton pour faire du bruit). Bien que leur prestation fut assez impressionnante, j’ai trouvé les pom-pom girls plutôt effrayantes : faux sourire figé, maquillage à outrance, voix suraiguë…

Quelque chose m’a impressionnée : le respect de l’adversaire, le fair-play. Les pom-pom girls adverses et leurs compagnons masculins qui hurlent en bougeant des bras sont venus faire un show dans notre tribune, accompagnés de la mascotte de Keio. Ils ont été bien applaudis, avec de nombreux encouragements. J’essayais d’imaginer ça dans une rencontre sportive en France… hum. De la même manière, lorsque l’équipe adverse a chanté son  hymne, nous avons du nous lever et applaudir en signe de respect, et pareil pour eux.

DSC01972Le personnel prépare le terrain, pendant que l’ambiance commence à monter dans les gradins

Le match a finalement été avancé, et a commencé à midi. Re pom-pom girls : elles dansent presque sans s’arrêter, et certaines d’entre elles brandissent des panneaux sur lesquels sont indiqués les paroles des chants de supporters. Quoi, le match a commencé ? Dans la folie générale, je n’avais pas remarqué que le « coup d’envoi » avait été donné. Je me tourne vers Marie, en quête d’explications sur les règles mystérieuses de ce sport. Mon regard fait des allers-retours entre le match, le panneau d’affichage… je commence à saisir le truc. Et tout le monde chante, « allez Sugiyama, allez ! » [Sugiyama étant le seul nom de joueur que j’ai vraiment retenu, j’appellerai ici tous les joueurs Sugiyama], et autres chansons que j’avais du mal à comprendre. Ça y est, j’ai des frissons quand Sugiyama frappe la balle avec brio, et je hurle en même temps que les supporters de Waseda quand la balle touche le sol avant d’avoir été rattrapée.

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On marque un point ! On se lève tous, on se prend par les épaules, et on chante l’hyme de Waseda. Dans les tribunes, les serviettes tournoient, les chants ne s’arrêtent jamais… et le jeu non plus d’ailleurs (qui aura duré 3h et des poussières). Mais ça passe plutôt vite, c’est vraiment prenant une fois qu’on comprend à peu près. J’arrive même à savoir sans regarder le tableau quand est-ce que Sukiyama fait un strike, ou quand est-ce qu’il est out (et croyez-moi, c’était du grand progrès)

Dernier tour de jeu pour Waseda : grâce à Sugiyama l’équipe marque un point, c’est l’euphorie ! On rechante pour la quatrième fois l’hymne de Waseda. Dernier tour de jeu de Keio, ils ne marquent pas de point (aha).

Le score final est donc de 4-2 pour Waseda. On rechante les hymnes mutuelles, en levant le poing au rythme du tambour. On range les drapeaux, le tout dans un silence très cérémonieux. Les équipes s’inclinent.

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Ce fut une grande expérience pour mon premier match de baseball. Malgré le froid ambiant et la fatigue de m’être levée tôt, j’étais vraiment à fond dedans. Et j’ai également vu de près toute l’énergie que mettent les Japonais à supporter leur équipe, ne serait-ce qu’au niveau de l’organisation (pom-pom girls, chants, placement dans les gradins, …). C’est assez bluffant.

 

Quand le match se finit, il n’est pas très tard, alors Marie et moi on atterrit à Harajuku, normal. Comme c’est Halloween, il y a beaucoup de choses plus étranges que d’habitude, comme ces deux personnes derrière nous drapées dans du noir, avec un masque vénitien sur le visage (ça faisait très peur). Ou cette jeune femme avec des faux-cils à pois rose (?!). Bref, le but de notre soirée est d’arriver au Sweets Paradise avec Amane, un ami de Marie de notre fac qui apprend le français. Le Sweets Paradise, c’est un endroit où pour moins de 15€ on peut manger tout ce qu’on veut pendant une heure et demie, et dans le « tout ce qu’on veut », il y a : riz au curry, salade de pâtes, fontaine de chocolat, innombrables gâteaux patissiers, salade de fruits, vrai jus d’orange (c’est important le « vrai »),… j’ai donc fait un repas constitué d’un peu de pâtes, mais surtout de salade de fruits et de parts de gâteau au chocolat.

Encore un dimanche très productif ! Même pas besoin de tartine de Nutella pour bien terminer la journée. 🙂

 

[EDIT : grâce à Marie je viens de corriger mon erreur, j’avais écrit « SuKiyama » partout au lieu de « SuGiyama ». Shame on me]

4 réflexions au sujet de « LE MATCH DU SIÈCLE »

  1. Tin ! Tu es déjà à lundi, toi ? Il est 3h du mat chez nous et tu as déjà pondu un article et vu un match !!!

    Belle leçon de civisme lors de ce match, ça a du bien halluciner !!!

    « Allez Sukiyama, allez ! » Hahahahaha (c’est trop sexy comme nom !!!), ça aurait fait un bon titre.

    Tu ne connaissais pas le baseball ? (par contre 3h !!!! oO’) J’en faisais à l’école des fois. Si bien que je ne comprenais rien au cricket, moi. (Tu as pigé le cricket, toi ????!)

    J’adore tes bons plans bouffe.

    PS : Ça manque de photos de faux cils à pois rose !!! STP prière de retrouver la dame.

  2. Non, le baseball demeurait un mystère pour moi avant dimanche dernier (j’y ai joué sur la WII, mais bon…). Quant au cricket, c’est encore plus obscur ! Ce tableau de scores qui tourne à toute
    vitesse quand les joueurs bougent… O_O

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