LA DÉBAUCHE TOKYOÏTE

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Après en avoir lu une description sympathique dans le Lonely Planet, Morgane nous a proposé de sortir faire un tour du côté des bars du Golden Gai. Le Golden Gai, c’est une série de mini-ruelles plutôt sombres remplies de bars en tout genre. Marie m’avait parlé de cet endroit, soulignant le fait que sa mère jugeait cet endroit plutôt mal famé. C’est vrai qu’il n’est pas situé n’importe où : en plein dans le Kabukichô de Shinjuku, c’est-à-dire dans le quartier de la débauche. La description de Wikipédia est assez explicite : « quartier chaud le plus célèbre de Tokyo, avec notamment des love hotel, des strip shows et des lieux de prostitution » / « la capitale du sexe » / « quartier des Yakuzas, la pègre japonaise ».

DSC02027Le décor est donc planté. Sur place, pendant qu’on essaye de trouver notre chemin (à savoir le bar « La Jetée », pour lequel notre quête fut vaine) on constate la présence flippante de nombreux bars à hosts et à hôtesses, lieux au concept plutôt pervers : il s’agit de choisir la personne qui va nous tenir « compagnie » en fonction de son physique, et de boire des verres avec elle (bien sûr le but de cette personne est de faire boire un maximum le client, donc de le faire payer). La photo ci-contre illustre ce genre de bar à hosts, le garçon qui doit tenir compagnie à la femme en manque d’attention doit être choisi parmi cette sélection. Urg.

Bien entendu, de tels endroits ne sont pas le but de notre excursion. Après avoir erré entre les bâtiments voués à la débauche, nous finissons par atterrir dans une série de ruelles sombres : le Golden Gai. Chaque bar a l’air d’avoir son propre caractère. Certains sont vraiment minuscules, avec cinq places uniquement… il vaut mieux être un habitué. Après avoir fait un premier tour, nous choisissons d’aller nous poser dans un bar nommé « Flamenco Nana », qui, comme le nom le suggère, a pour thème le flamenco.

DSC02030Une des ruelles du Golden Gai

Ce fut un excellent choix. L’ambiance du bar était très particulière, avec six personnes (dont nous, quatre Françaises) dans environ 12m², des morceaux de flamenco qui sortaient du haut-parleur, des murs entièrement recouverts de signatures, l’odeur étrange de la cigarette du barman, un plafond magique peint dans des couleurs ocre et sombres… Le barman, En de son prénom, nous raconte l’histoire de ce bar, qui appartenait il y a longtemps à Nana, une Japonaise danseuse et chanteuse de flamenco. Les signatures qui recouvrent tous les recoins du bar (y compris la clim, le haut-parleur et les lampes) sont celles de tous les Espagnols qui sont passés par ce bar. Parfois des gens viennent ici se rassembler pour jouer de la guitare, et chanter en coeur dans cet espace pourtant si restreint. En explique qu’il joue de la guitare tous les 7 juillet en l’honneur de la défunte Nana, puisque « Nana » signifie entre autres « sept » en japonais.

Nous ne voyons pas le temps passer. La faim commence à gagner certaines d’entre nous. Nous quittons donc le Flamenco Nana et partons à la recherche d’un restaurant de Ramen conseillé par le Lonely Planet, que nous trouvons après avoir erré longuement et désespérément dans Shinjuku. La nuit, ce quartier est encore plus animé qu’en plein jour : des millions de jeunes se baladent en groupe, beaucoup moins timides qu’à l’ordinaire. Les bars, salles de jeu, karaokés, et restaurants sont tous illuminés et animés. L’ambiance sonore est assez difficile à décrire, entre rires, hurlements, musiques criardes, … Mais comme l’a dit mon professeur de Sociology of Japanese Culture and Society, « dans les villes comme Tokyo, il y a de l’ordre dans le chaos ».

2 réflexions au sujet de « LA DÉBAUCHE TOKYOÏTE »

  1. Super article je suis tes aventures à l autre bout du monde 😉 quand je lis ton article ça me fait penser à un film tourné à tokyo : « enter the voice  » niceeeee bisou bisou

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