UN DINER PRESQUE PARFAIT

[Avertissement :  la soirée mémorable que je viens de passer ne sera pas illustrée par d’authentiques photos (parce que je n’en ai pas prises, tout simplement), mais par divers clichés plus ou moins pertinents trouvés sur internet]

 

*Flash back*

Samedi 17 septembre, Marie et moi avons passé l’après-midi avec deux autres Français de Tokyo trouvés via un site d’expatriés, Benjamin et Simon. A la fin de la journée, nous projetons de nous revoir un de ces quatre.

Benjamin propose plus tard par mail d’aller dîner chez Taka, un ami japonais à lui qui fait des études en cuisine, et qui parle très bien français. Mais Marie ne peut pas venir, c’est donc seule que je vais rejoindre les trois jeunes hommes pour un dîner qui s’annonce sympa.

 

Benjamin nous a prévenu : Taka aime cuisiner français. Mais pour l’occasion, le premier plat sera japonais. Nous voici donc avec du tofu cuit dans de la sauce soja sucrée caramélisée avec des champignons. C’est d-é-l-i-c-i-e-u-x. Taka, lui, n’a pas mis de couvert pour lui. Il mange sur le pouce, trop occupé à faire le reste de la cuisine, tout en venant nous parler de temps en temps.

nice-news-1335Deuxième assiette : Taka plante devant nous une salade niçoise qui a l’air divine. Et elle l’est. Et manger une salade niçoise avec des baguettes, c’est une expérience. Pendant ce temps, la conversation va bon train. Et de manière totalement imprévisible, Taka nous sort « La France, tu l’aimes ou tu la quittes », ainsi que toutes les phrases qu’il a appris par coeur lors de son année en France, du genre « La France aux Français », « Je ne suis pas ravi de vous rencontrer ». Je vous jure, entendre ces phrases de la bouche d’un japonais, avec son accent et tout, ça vaut le détour. Et il fait ça sur le ton de l’humour, il comprend l’enjeu qu’il y a derrière !

Troisième plat : un petit bol de purée, extrêmement fine, légère… un régal. Taka n’est pas consciencieux uniquement dans sa cuisine : dès qu’il veut mémoriser une phrase en français, il la note sur une feuille. Il a du remplir 3 pages dans la soirées. Mais il n’y avait pas que du sérieux… nos sujets de conversation ont parfois dérivé. Pour l’instant, on parle des Japonais au travail : pour lui, les Japonais sont des gens qui pensent avant tout à travailler, le reste vient après. Il n’aime pas ce mode de vie, il préfère la mentalité française, selon laquelle on fait le travail obligatoire nécessaire, et on s’en va. Comme ça, on a le temps pour « l’amour avec les femmes ». Un centre d appel au Japon

Quatrième plat : des « dancing mushrooms » (champignons dansants – ne me demandez pas pourquoi) marinés dans quelque chose de très bon. Raaaah mais ce repas est interminablement délicieux. Taka nous parle de la blague qu’on faisait avec son nom en France : « T’as qu’à tout quitter » (vous savez, la blague comment dit-on « déshabille-toi » en japonais ?). Il a enfin le droit à l’explication ce soir. Et on enchaîne sur les Chinois (Chinnnnn-toc).

Cinquième plat : blanquette de poulet. Enfin, plutôt une ratatouille de poulet. Mais quand même, c’était délicieux, et parfaitement relevé (enfin sans poulet pour moi, mais vous aviez compris).

Sixième et dernier plat, le dessert : des parts de gâteaux du restaurant où il travaille à Tokyo. Je choisis une part de tarte à la figue qui était juste divine. Et pour l’apothéose de la fin du repas, il nous concocte du thé qu’il mélange lui-même dans une casserole à partir de différents thés, indiens précise-t-il. Entre-temps, on a évoqué les toilettes publiques. Bah oui, au Japon elles sont partout et elles sont toutes gratuites, alors qu’en France elles sont payantes. Le jour où Taka a demandé à quelqu’un si il avait un euro parce qu’il « devait faire caca », on lui a répondu « fais-le ici ». « Il se fichait de moi. Quand je ne peux pas faire caca, c’est la crise » (de la bouche d’un japonais, vraiment c’est la meilleure chose que j’ai entendue de ma vie).sanisettes

Il nous sert la boisson traditionnelle japonais pour finir, du thé vert glacé. Vient le moment de partir… Benjamin nous avait prévenu qu’il demandait à chaque invité une participation modeste de 500yens (environ 5€). Son principe est vraiment adorable : il prend la pièce de 500yens, demande à la personne d’écrire son nom en petit sur une feuille (quand il a lu « Maureen », ça a donné « Maquereau »… heum), et la scotche sur la pièce en question avant de la glisser dans sa grosse tirelire. Cette tirelire servira un jour à ouvrir son propre restaurant en France… si c’est pas du rêve, ça !

5 réflexions au sujet de « UN DINER PRESQUE PARFAIT »

  1. Oh Maquereau c’est trop mignon (et trop bon) cet article ! Bon par contre tu es sure que tu n’as pas inventé toutes ces répliques cultes, suite aux « champignons dansants » ? 😉

  2. Ah c’est tout simplement génialissime, j’ai envie de rencontrer ton Taka maintenant et de goûter à sa cuisine aussi!!
    Trop chanceuse quoi et j’avoue que le concept est super sympa!!
    Pleins de bisous à toi et continu d’écrire!!

  3. Je vais retourner chez Taka un jour, il faut que je me fasse une carte de fidélité tellement ça déchire ! Bisous à toi aussi :*

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