TO BE OR NOT TO BE RADIOACTIVE

La radioactivité du coin est quelque chose qui nous préoccupe plus ou moins au fond de nous en tant qu’étudiants étrangers à Tokyo. Sommes-nous vraiment à l’abri ? Comment savoir si ce que nous mangeons ou respirons va donner à nos futurs enfants des allures de Shrek ? Va-t-on devenir aveugle si on reçoit une goutte de pluie dans l’oeil ? Risque-t-on l’arrêt cardiaque si on mange des champignons ? La transparence de l’eau du robinet cache-t-elle quelque chose ?

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Avant de partir, j’ai expérimenté comme beaucoup d’autres étrangers ici des tentatives de dissuasion massives face à ma volonté de passer un an à Tokyo. Et oui, la radioactivité ça ne se voit pas, donc ça fait peur. Mais il n’y a peut-être pas tant de raisons que ça de s’inquiéter, il suffit juste de ne pas faire des choses inconscientes. Explications :

-La nourriture. Le gouvernement japonais effectue des contrôles sur les aliments. Ceci dit, c’est loin d’être une raison pour se reposer sur nos lauriers, étant donné qu’on ne sait pas vraiment si les seuils déterminés comme fiables sont sans risques pour la santé. Donc, la solution c’est d’éviter d’acheter des produits provenant des régions où la radioactivité mesurée est un peu plus élevée que la normale. J’essaye donc de privilégier les produits venant du Sud ou du Nord du pays, même si c’est pas toujours évident étant donné que les produits qu’on trouve à Tokyo viennent les régions agricoles les plus proches, qui ne sont pas si loin de Fukushima. Ca fait toujours un peu peur de voir écrit sur l’emballage « préfecture d’Ibaraki » (voisine directe de Fukushima)(j’ai acheté du lait hier qui vient de là, ça m’apprendra à vouloir changer de marque). Et puis, il y a toujours cette bouteille d’eau dans mon supermarché fétiche, qui vient du parc naturel Oze de la préfecture de Fukushima (« Oze… faut oser ! » ceci est un joke de Marie, applaudissez-la bien fort s’il vous plaît). Ouais, mais non, on se rabat sur l’eau du Mont Fuji. Sinon, l’une des règles d’or est d’éviter autant qu’on peut les champignons et les produits venant de la mer.

-L’air. Là normalement il n’y a pas de risques. La radioactivité mesurée dans l’air est équivalente à celles des grandes villes françaises. Marie m’a même affirmé qu’en Italie certaines villes sont à l’heure actuelle plus radioactives que Tokyo. Donc, on respire tranquillement (ouf). Le site le l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, institut indépendant) avait confirmé à mon départ que résider à Tokyo ne présentait pas de risques.

-La pluie. Arf, ça c’est l’inconnue totale. D’où viennent les nuages ? Sont-ils chargés de particules qui sont montées haut dans l’atmosphère ? Solution : le parapluie, même par temps de mini crachin. C’est pas pratique dans les rues bondées de monde, mais c’est rassurant. Et puis, c’est toujours classe d’avoir un parapluie transparent (d’un point de vue français uniquement, parce qu’ici les parapluies transparents ce sont des parapluies cheap).

-L’eau du robinet. Inconnue numéro deux. Le gouvernement a affirmé qu’elle ne présentait plus aucune trace suspecte. N’empêche, il y a des fois où je ne peux m’empêcher de mélanger l’eau du robinet à de l’eau minérale pour faire mon thé, on ne sait jamais.

-… et les Japonais dans tout ça ? Dans mes souvenirs, aucun Japonais ne m’en a parlé. De toute façon, ils n’ont pas le choix, ils vivent ici. J’ai vu dans un article que certaines mères de famille faisaient vraiment attention pour leurs enfants (tout à l’eau minérale, produits venant uniquement du sud). Ceci dit, j’ai également entendu que certains produits venant directement de Fukushima étaient consommés sans problème, pour « aider la région à se remettre » de la catastrophe. Urg. Autre fait choquant : Morgane, une autre Française d’ici qui a eu des mauvaises expériences en famille d’accueil (mais ça c’est une très longue histoire) a entendu de la bouche de ses hôtes « ah mais faut pas t’inquiéter pour Fukushima… c’est fini tout ça, fini ! ». Oui, mais en attendant il y a toujours un des réacteurs qui s’enfonce dans le sol chaque jour un peu plus…

 

Donc voilà, vivre à Tokyo c’est possible. Et je rappelle que je ne reste qu’un an !

Vous n’avez pas eu le droit à un article de touriste aujourd’hui… tout simplement parce que je n’ai rien fait (à part nettoyer ma chambre, faire une lessive et bosser, tout un programme passionnant). La semaine prochaine, je compte visiter un temple polémique qui est dédié à la mémoire des soldats de la Seconde Guerre Mondiale, y compris à des criminels de guerre.

Comme je viens de vous faire un article pas très fun, je vais terminer sur une vidéo drôle que j’ai découverte grâce à Marie :

 

 

 

Il s’agit d’un clip du groupe Arashi, THE boys-band local, qui est sur toutes les affiches de pub. Ces jeunes hommes (enfin « jeunes », mouais, ils ont bientôt tous 30 ans) sont totalement dulés. Cependant, ils commettent des fautes de goûts, comme vous pouvez le constater. Marie a d’ailleurs très bien repéré ces franges absurdes autour d’un pantalon, et cette ceinture de danse orientale inappropriée (« mais pourquoi ?? POURQUOI ?? »). Merci Marie, je regarde cette vidéo en boucle depuis hier, ça me met de bonne humeur 😀

3 réflexions au sujet de « TO BE OR NOT TO BE RADIOACTIVE »

  1. C’est pas trop une histoire de tabou que d’inquiétude. Je ne veux pas te « polluer » avec ça justement. Sans mauvais jeu de mots, ce ne sont pas « de bonnes ondes » à t’envoyer quoi !

  2. Comment ça, on est pas jeunes à 30 ans ?! oO’
    (Puis la ceinture orientale, c’est cool d’abord !!!)

    Je rêvais que tu fasses cet article ; ça m’inquiétait beaucoup sans que je puisse t’en parler. Peur que tu finisses en chimio, et tout.

    Oze ! ^^
    Tu peux peut-être acheter des aliments pas chers de Fukushima et les jeter. Hum…

    Bon, prends soin de toi quand même. Un an certes mais ça date de quelques mois, tout ça…
    Bises

  3. Non mais j’ai nuancé le « jeune » parce qu’ils ont l’air d’avoir la vingtaine, alors que non ! ^^

    J’espère que cet article a répondu aux questions que tu te posais, je ne savais pas que ça te préoccupait ! Il n’y a pas de tabou à avoir avec moi sur ce sujet-là, sache-le 😉 Et puis après tout,
    je fais attention, promis.

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