Koreatown

Koreatown est un quartier planté au beau milieu de Los Angeles, là où se croisent de nombreux itinéraires qu’on emprunte pour se déplacer d’un bout à l’autre de la ville. Lors de mes débuts à L.A., j’avais le sentiment que Koreatown était un peu mystérieuse, je l’imaginais avec des petites ruelles hostiles aux étrangers. Mon côtoiement de la culture coréenne remontait à Tokyo, aussi je trouvais cela étrange qu’un quartier aussi asiatique (et non-Chinois) se soit établi juste là, au cœur d’une ville qui paraissait à première vue aux antipodes de toute coréanité. Puis je me suis mise à traverser Koreatown de plus en plus souvent, en bus pour aller travailler, parfois en voiture pour aller au YMCA. Et rapidement, la curiosité intriguée que j’éprouvais s’est changée en attachement affectueux.

Le quartier n’offre que peu d’attraits culturels : pas d’atmosphère chargée d’encens, pas de ruelles asiatiques débouchant sur des temples secrets, pas de vendeurs à la sauvette proposant des fruits de mer peu alléchants… Mais il y a certains détails qui me plaisent : les panneaux écrits en coréen, avec ce mélange très esthétique de traits et de courbes, les grands-mères bridées et déterminées qui portent une casquette à la visière beaucoup trop longue, ou encore les grands trottoirs bordés de lampadaires originaux et (parfois) de cerisiers en fleurs.

Je m’y suis baladée à pied, et le constat fut le même que dans un véhicule : Koreatown est un quartier résidentiel plutôt populaire, avec quelques artères principales bordées de boutiques coréennes. La population qui s’y promène semble composée à parts égales de Latinos et de Coréens. Dans le bus, les deux ne se mélangent pas, en revanche, dans la rue, il n’est pas rare de croiser un restaurant mexicain affublé d’une architecture orientale, ou un dentiste qui propose ses services sur un panneau bilingue en coréen et en espagnol.

Cette semaine, je suis allée me promener dans Koreatown dans l’unique objectif de prendre des photos. Malheureusement j’ai mal réglé mon appareil (Thomas n’est pas toujours avec moi pour réparer mes bourdes), et la qualité qui en résulte n’est pas top. Enfin, en voici quand même un échantillon :

 

J’étais bien évidemment la seule à prendre des photos dans le quartier. Une vieille Coréenne qui passait près de moi a franchement ricané en me voyant prendre un cliché d’un bâtiment pourri. Oui, ce quartier est loin d’être touristique, il est surtout destiné à satisfaire les besoins de ses habitants. La culture américaine y a largement sa place, avec des malls et des plazas de restaurants, mais toutes les boutiques sont coréennes. Même les immenses banques du quartier portent des noms coréens, et à leurs pieds on croise uniquement des employés bridés, qui fument leur cigarette avant de rejoindre les tours.

Pour vous remercier d’avoir tout lu, voici un petit bonus : mes progrès en skate. Il faut cliquer ici : mau

5 Replies to “Koreatown”

  1. C’est toujours un grand plaisir de lire tes articles. Au début, on est aussi un peu dans la craintes des petites rues hostiles aux étrangers. Puis finalement, on est apaisé par les vieilles coréennes déterminées ou moqueuses. La lumière de tes photos rassure et les peintures murales font sourire. Mais attention: « poule égarée est bonne pour le renard »……!
    Tu es merveilleuse sur la video!

  2. Vous êtes à mourir de rire, avec cette histoire de skate ! Je suis fan… Les progrès que je constate en effet sont situés au niveau des godasses, si tu vois ce que je veux dire ! 😀

    1. Mais, arrête de te moquer ! T’as vu mes IMMENSES progrès ? Bon, demain il faut que je m’entraîne à Cesson chez mes parents avant d’attaquer les vraies villes…

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