Pousse ta canne

Il y a certaines étapes à franchir avant de pouvoir prétendre connaître un ville. En ce qui concerne ma découverte de Kuala Lumpur, je peux fièrement annoncer aujourd’hui avoir réussi avec succès une étape clé : celle des transports en commun. J’avais déjà pris le métro ce week-end, pour me rendre au pied des Petronas Towers. J’étais loin de craindre la difficulté : le réseau de Kuala Lumpur est infiniment plus facile à comprendre que celui de Tokyo. Avec un tel référentiel en tête, je me suis nullement laissée déboussolée par le fait que trois compagnies différentes possèdent l’ensemble des lignes, entraînant des changements parfois compliqués. Mais rassurez-vous, je ne suis pas blasée, je me laisse quand même surprendre ! Je suis ainsi restée bouche bée devant le jeton que m’a donné la machine à tickets. Oui, ici on n’utilise pas de tickets, mais des jetons. Des petits jetons bleus, comme pour un caddie. Lorsque j’ai saisi mon premier jeton entre mes doigts en le regardant d’un air suspicieux, une Indienne derrière moi m’a gentiment dit « don’t worry, it’s ok ». 

Si je vous dis avoir franchi une étape importante aujourd’hui, c’est parce que j’ai pris le bus. J’avais jusqu’à présent évité cette option, imaginant qu’ils étaient aussi instables qu’en Inde (pas de place à l’intérieur, pas de vrais arrêts, chauffeurs drogués, accidents, morts). D’après le guide du routard, les bus à Kuala Lumpur ne sont pas dangereux, mais très compliqués à comprendre pour un Occidental tant ils s’arrêtent de façon aléatoire. Compliqués à comprendre ? CHALLENGE ACCEPTED. 

J’étais cet après-midi à la bibliothèque nationale (Perpustakaan Negara), en train de lire studieusement des ouvrages sur les Chinois de Malaisie. Je m’y étais rendue en prenant le taxi depuis les Petronas Towers, mais pour le retour j’ai eu envie d’économiser un peu et de me la jouer locale. Je sors de la bibliothèque vers 17h, avec la ferme intention de prendre le bus. Je réussi à prendre in extremis le B114, en courant derrière un groupe de lycéennes chinoises. Où va-t-il, le B114 ? Aucune idée… rien dans le bus n’indique la destination. Je prie pour qu’il ne se dirige pas vers une banlieue lointaine. Mais d’après ce que vois il semble opter pour le Sud-Est, ce qui n’est pas trop négatif.

Mon instinct n’a pas eu tort : le bus ouvre ses portes près d’un centre commercial à deux pas des Petronas Towers, d’où il m’est assez facile de reprendre un métro. J’ai pu descendre du véhicule en toute dignité, devant les locaux qui ont presque ri en me voyant monter dedans dix minutes avant. Ce fut une aventure courte, mais sympathique. Maintenant que j’ai fait mon baptême de bus, je peux fièrement considérer mon étape « transports » comme validée.

J’en profite pour écrire quelques lignes sur mon après-midi à la perpustakaan (j’adore ce mot). Si l’édifice semble incroyable de l’extérieur, à l’intérieur on se croirait dans un vulgaire CDI de collège, du moins à l’étage où je me suis fixée. La climatisation tournait à fond, mais ne réussissait pas à chasser la bonne odeur de vieux livres. Je me suis rendue compte en sortant qu’il y avait un panneau interdisant de rentrer dans la bibliothèque en tongs, en jupe, en bermuda, ou en montrant ses épaules. J’ai malheureusement cumulé deux interdits (tongs et épaules), mais les surveillants ne m’ont rien dit. J’ai par ailleurs eu l’occasion de tester mon malais en demandant mon chemin à une femme de ménage… mais c’était l’échec.

La bibliothèque nationale. Encore une curiosité architecturale.

3 commentaires


  1. BG !
    J’aime beaucoup la description des bus en Inde, surtout la fin (accident, mort). Et heureuse de voir que tu es revenue vivante de ce périple, sans t’être retrouvée à l’autre bout de la ville.
    D’ailleurs, ce n’était pas toi qui avait pris un bus dans le mauvais sens… à Lyon ?! ^^

    (La vie à Lyon me semble si lointaine maintenant…)


    1. Aha ! En fait à Lyon je me suis deux fois trompée de sens dans le métro (…), et une fois j’ai pris un autre bus que celui dont j’ai l’habitude pour aller à mon cours de danse. Mais bref.
      Tu as raison, Lyon paraît loin… t’inquiète meuf, tu vas bientôt partir. Et toi aussi j’espère que tu auras « des problèmes », hihi !


  2. Au moins tu as gardé ton incroyable humour ! (on ne sait pas trop s’il s’agit d’un humour breton, indien ou ponchoïsé ! 😉 ). Merci pour le partage en tous cas.

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