Aventure capillaire

Sur le chemin de mon périple quotidien vers la Perpustakaan, je me suis fait happée par un salon de coiffure. Je n’ai pas fait la difficile : alors que je m’abritais sous une arcade, hésitant à affronter les vingt mètres qui me séparaient de la station de métro à cause de la force insensée de la pluie tropicale, le gérant du salon, visiblement gay, s’est précipité vers moi en me montrant toutes les promotions du jour sur un dépliant. 20 ringgits la coupe ? (4,50€) Ok je me lance.

Ce monsieur fort étrange, mais très amusant, commence par me tripoter les cheveux dans tous les sens en s’extasiant en anglais de leur beauté : « Soooo nice hair ! We don’t find hair like this today. Look, it’s so heavy. Wonderful. Soooo long. I want to cut it. » Même si je suis flattée, il me fait légèrement peur. Nous convenons d’une coupe de quelques centimètres sur la longueur, ainsi que d’un ajustement de frange. Avant même que je n’ai eu le temps de réagir, il me couvre le cuir chevelu d’un soin moussant, en m’affirmant que ça fera 50 ringgits. Ok, je serai vigilante pour la suite.

Pendant qu’il me prodigue ses soins, il me demande ce que je veux faire d’autre dans ce salon, du genre épilation, massage, etc. Il regarde mon visage, et me dit « or you can have a facial. Yes, look at your face, you need a facial ». Whaaat ? Je suis un peu interloquée. Devant mon air perdu, le coiffeur me remontre la plaquette avec la liste de tous les soins. Je comprends avec soulagement qu’une « facial » est en réalité un soin complet du visage, avec massage, masque et épilation des sourcils. Mais je suis quand même un peu vexée qu’il m’ait dit que ma peau en avait besoin.

Au final, ce coiffeur a été relativement sage, sauf qu’il m’a coupé PLUS DE DIX CENTIMÈTRES de cheveux ! J’ai dû faire une sale tête en voyant le résultat final dans le miroir, parce qu’il a tenté de me rassurer du mieux qu’il pouvait, en m’expliquant mathématiquement qu’avoir les cheveux très longs alors que je suis de petite taille n’était pas idéal, parce que ça disproportionnait ma silhouette. Il a ajouté que je me sentirai plus légère, et plus libre (?). Ok, c’est trop tard de toute façon. T’as de la chance, monsieur coiffeur malais, parce que le produit de soin avec lequel tu as inondé mon cuir chevelu a embelli ma tignasse comme jamais. Donc, je ne me plains pas. Avant de partir, je lui demande juste une petite serviette pour m’essuyer le visage, car il restait plein de petits cheveux coupés. « Oh, you want a facial ?! » s’extasie-t-il, ne comprenant pas ma question. « Nooo, just a towel to clean my face, please ! ». Il me fait peur…

***

Mis à part ce genre d’anecdote, j’ai finalement décidé de rester à Kuala Lumpur et ne pas m’installer en banlieue, à Kajang. Je trouve en effet plus simple de m’y rendre de temps en temps par train, plutôt que de rester là-bas seule, sans touristes dans le coin pour rendre ma présence moins étrange aux yeux des locaux. Du coup, j’ai quand même changé d’auberge, et je me retrouve dans un cheap hotel dans la rue Petaling, le cœur de Chinatown, ce qui n’est pas pour me déplaire. Je suis très près des transports, idéal pour aller tous les jours à la bibliothèque.

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Buffet chinois végétarien à Chinatown.

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Chinatown de nuit

Un commentaire


  1. Tu coup tu restes au coeur de ton étude. Perfect !

    Demande au gars de te fournir le soin qui a embelli ta « tignasse » (comme si c’était possible) ! On n’est après tout jamais mieux servi que par soi-même.
    10 cms ! Comme tu t’es laissée allée !!!

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