Partir en beauté (2)

Pour arriver jusqu’aux portes du Yellowstone, il nous a fallu parcourir près de 800 kilomètres à travers l’Utah et l’Idaho, en passant par Salt Lake City. Nous avons bien senti le changement de climat, et avons profité du confort du chauffage en camping-car. Un beau paysage de montagne s’offrait à nous, et nous avions plus que hâte de découvrir ce parc si célèbre.

WYOMING : YELLOWSTONE & GRAND TETON NATIONAL PARK

14mai2016P1080559Le Yellowstone est connu pour ses nombreux geysers, ses sources chaudes colorées, ses cascades, ses canyons, bref : pour sa géologie palpitante. Depuis nos toutes premières visites des parcs nationaux américains, j’ai développé un certain intérêt pour la géologie, ayant envie d’essayer de comprendre ce que j’avais sous les yeux. Bon, c’est toujours en cours, les phénomènes tectoniques et rocheux étant bien difficiles à appréhender. Mais bref, au Yellowstone j’ai été submergée de nouvelles informations, de nouveautés naturelles incongrues et passionnantes qui sont à première vue inexplicables. Pourquoi toutes ces couleurs dans les bassins ? Pourquoi certains geysers sont-ils actifs et d’autres non ? Pourquoi cette forme de pied de mammouth pour telle source chaude ? Je vous laisse regarder les photos pour vous familiariser avec ces étrangetés du Yellowstone qui attirent chaque année des milliers de visiteurs, et qui nous rappellent que la terre est bien vivante sous nos pieds, qu’elle est imprévisible et inégalable dans ce qu’elle conçoit sous nos yeux.

Le Yellowstone ne se limite pas aux phénomènes géologiques, c’est aussi un parc dédié à la protection des nombreuses espèces animales qui y vivent. Nous avons ainsi admiré des bisons, ces gros ruminants laineux et bossus qui font partie de notre imaginaire américain. Nous avons également croisé des oiseaux colorés et des élans. Malheureusement nous ne sommes pas tombés sur un ours, et pourtant il y en a beaucoup : chaque panneau et chaque ranger du parc nous rappellent les mesures basiques de sécurité au cas où nous en rencontrerions un au détour d’un sentier.

14mai2016P1080562Nous avons terminé notre visite du Yellowstone par le Old Faithful (« vieux fidèle »), un geyser immense qui entre en éruption toutes les 90 minutes environ. Nous avons grimpé un bout de montagne pour pouvoir l’admirer d’en haut (et nous éloigner de la foule de Chinois). C’est l’un des rares geysers du parc qu’on peut voir de façon régulière, les autres entrent en éruption aléatoirement, et sont difficilement prévisibles.

15mai2016P1080694Au Sud du Yellowstone se trouve le Grand Teton National Park (oui – c’est parce qu’il a été nommé par des explorateurs français qui sont arrivés là les premiers), avec ses belles montagnes. Nous l’avons traversé en voiture pendant une bonne heure, ravis de contempler encore cette beauté sauvage du Nord-Ouest de l’Amérique, cette fois-ci loin de la foule du Yellowstone.

15mai2016P1080706Après une nuit de nouveau passée en Idaho, nous avons (enfin, Thomas a) conduit pendant une journée entière pour rejoindre l’Utah et les deux parcs nationaux qu’il restait sur notre liste.

UTAH : BRYCE CANYON & ZION NATIONAL PARK

Renouant progressivement avec des températures plus estivales mais orageuses, nous arrivons au Bryce Canyon en passant par un désert de pierres rouges, décidément bien caractéristiques de cette partie de l’Utah. Là encore nous décidons d’emprunter un chemin de randonnée qui plonge dans le canyon du parc. Malgré le monde, c’était parfait : des aiguilles rocheuses, une odeur de pin persistante, une brise fraîche, des petits écureuils… Encore un parc qui nous permet de plonger dans cette nature si originale et d’en faire profiter tous nos sens.

17mai2016P1080799Ce sont ces aiguilles rocheuses, nommées « Hoodoos », qui font la popularité du Bryce Canyon. Selon la lumière elles paraissent tantôt rouge vif, tantôt orange clair, et parfois roses. L’érosion ici n’a pas créé de formes lisses, mais a fait émerger ces pics d’apparence hostile. Encore une création de la nature que nous avons bien fait d’explorer.

Non loin de là se trouve le Zion National Park, qui a pour particularité de faire circuler les visiteurs à l’intérieur même de son canyon. Du fait de sa popularité, les voitures ne sont pas autorisées, et nous avons donc laissé notre camping-car se reposer pour rejoindre le shuttle du parc qui mène à tous les principaux points d’attraction. Le temps (pluvieux) ne nous a pas encouragé à prendre un grand chemin de randonnée, donc nous en avons emprunté plusieurs petits. Le premier nous a conduit à la rivière du canyon au bout d’une trentaine de minutes de marche, le second nous a permis d’admirer une portion ruisselante du canyon, le dernier nous a fait longer la falaise, légèrement en hauteur. L’atmosphère de ce parc était différente, loin de l’ambiance désertique de l’Utah. Avec l’humidité, la rivière trépidante du canyon et la végétation foisonnante, j’avais l’agréable impression de me promener dans une petite forêt tropicale.

Nous avons mis le cap sur Los Angeles à contrecœur, déçus que notre voyage en pleine nature se termine, peu enthousiastes à l’idée de traverser la ville pour aller à l’aéroport. En douze jours nous avons eu le temps de nous attacher à ce camping-car, et à son confort qui nous permettait de dormir loin de toute civilisation. Même les inconvénients techniques nous paraissaient moins graves (consommation d’essence excessive, eau qui fuit, souris qui fouille nos provisions). C’est une façon de voyager qui nous a beaucoup plu, et je suis contente de l’avoir tenté aux États-Unis.

Une fois les problèmes pratiques du retour du camping-car réglés (où jeter les eaux usées en ville et autres détails peu appétissants), nous avons patiemment attendu huit heures à l’aéroport, pensant aux proches que nous allions revoir et à la nourriture bretonne que nous allions engloutir. Cette expérience à Los Angeles, et aux États-Unis, est à présent terminée. Nous ouvrons la porte à la prochaine.