Du divertissement

Quoi de mieux que d’aller au cinéma pour faire honneur à la culture hollywoodienne de Los Angeles ? Depuis que nous sommes arrivés, nous avons déjà vu quatre films sur grand écran. Bon, certains y vont plus souvent, mais le prix des places de cinéma a de quoi en rebuter plus d’un.

Les panneaux publicitaires sont omniprésents ici. Y compris ceux qui mettent en avant des affiches de films. Que tu sois en train de prendre un virage sur le freeway, ou en train d’attendre le bus à Koreatown, d’immenses enseignes viendront te rappeler que la Force se réveillera derrière des lunettes 3D, ou que Leonardo Di Caprio prendra sa revanche. Ce matraquage publicitaire, aussi désagréable soit-il, a pour seul avantage de nous tenir au courant des récentes sorties des grosses maisons de production.

Thomas et moi sommes tombés dans le panneau doux consumérisme du divertissement lorsque nous sommes allés pour la première fois fréquenter un cinéma multiplexe en septembre dernier. L’expérience en soi ne fut pas des plus agréables… je vous épargne le tableau complet, entre pop-corn émietté par terre et gamins qui couraient partout. En revanche, le film était plutôt bien. Voici donc résumées ici nos expérience en matière de  visionnage. En aucun cas je ne les qualifierais de critiques cinématographiques, il s’agit plutôt de vous faire partager mes impressions sur le divertissement à l’américaine.

EVEREST

MV5BMjMzMjIxOTIxMl5BMl5BanBnXkFtZTgwNTk4NDI0NjE@._V1_SX214_AL_L’affiche m’avait séduite par le suspense qu’elle dégageait, et avait titillé les racines savoyardes/montagnardes de Thomas. Au final, l’histoire était très prévisible : des hommes partent en ascension pour l’Everest, passent par Katmandou (sur fond de chanson de Kabhi Khusi Kabhie Gham, pour les connaisseurs), s’adaptent à la montagne en faisant du trekking, ont froid, se lancent dans l’ascension, ont des difficultés, certains meurent, car la nature est imprévisible. Mais le tout était bien filmé, et suffisamment scénarisé et crédible pour me tenir en haleine. Malheureusement, les moments de suspense et d’émotion ont été gâchés par les enfants mexicains qui jetaient bruyamment leur pop-corn dans la salle. Expérience intéressante, mais pas très propre.

 

THE MARTIAN

VqPgljSMatt Damon est sur Mars. Comment ont-ils pu l’oublier là ? C’est pour répondre à cette question lancinante que nous sommes retournés affronter le pop-corn du Cinemark. Après vingt minutes de bandes-annonces qui présentaient une Amérique en péril entre les mains de super-héros, l’ambiance de la planète rouge pouvait enfin s’installer. Nous avions affaire à une production typiquement hollywoodienne, avec son lot de blagues lol qui déclenchaient l’hystérie chez nos voisins de salle, ses bons sentiments gentillets, et ses héros vaillants et prêts à tout pour secourir leur camarade. Cela n’a pas empêché la magie du divertissement d’opérer. Le film mettait en valeur cette parcelle d’inconnu qui fait rêver et fascine, propre à la science-fiction. Mon cœur a bondi de satisfaction quand j’ai vu Troy de Community revêtir la peau d’un génie geek un peu autiste.

 

BAJIRAO MASTANI

Bajirao_Mastani_Poster_2Grosse parenthèse pour ce film, mais bon, on l’a vu dans un méga-multiplexe près de Seattle, donc ça compte. Merci à Thomas d’avoir accepté sans broncher qu’on aille se farcir près de trois heures de Bollywood. Nous n’avons pas détesté, et j’ai même plutôt apprécié. Comme on s’y attendait, tout est exacerbé, tous les regards sont enflammés, toutes les répliques dégoulinent de sentiments, mais bon, c’est un Bollywood. Là où j’ai été agréablement surprise, c’est au niveau du scénario, qui était plutôt original (sans aller jusqu’à être crédible, n’exagérons rien). Les décors étaient bien entendus époustouflants, ce n’est pas surprenant venant du réalisateur (celui qui a fait Devdas, pour ceux qui sont un peu paumés). Me replonger dans un Bollywood au cœur de l’Amérique fut une expérience plaisante. Thomas était le seul blanc de la salle… il y en avait deux autres au début, mais ils sont partis dès le générique parce qu’ils s’étaient trompés de salle – ils voulaient voir Star Wars. Tenez, parlons-en de celui-là.

 

STAR WARS – THE FORCE AWAKENS

star-wars-force-awakens-official-posterEt ben oui quoi, il fallait bien qu’on suive le mouvement et qu’on satisfasse notre sentiment de fidélité à la saga. Enfin, « fidélité », je dois préciser que j’ai regardé les épisodes IV, V et VI l’an dernier pour la première fois. Bref, ce film était partout (et l’est toujours), tout le monde trépignait d’impatience avant sa sortie, et les hypermarchés sortaient des sachets de légumes estampillés Yoda. Nous sommes allés le voir il y a deux semaines, en début d’après-midi pour bénéficier du tarif « matinée » (oui, la matinée pour eux c’est jusqu’à 15h le week-end) et pour éviter les foules du soir. L’expérience s’annonçait moins traumatisante que nos précédentes mésaventures au Cinemark : pas d’enfants portant des barils de pop-corn, pas de familles avec quinze enfants, pas de tache de coca fraîchement renversé sur nos sièges. Hélas, le film ne nous a pas séduits. À nos yeux, il ne s’agissait que d’une série ininterrompue d’imitations des épisodes précédents. L’univers était bien là, mais sans l’étincelle des débuts. Seul le nouveau robot-boule-choupi a captivé mon attention.

 

Mon expérience du divertissement ne se limite pas aux films sur grand écran. Thomas et moi avons souscrit à un abonnement Amazon Prime fort rentable, qui nous permet de regarder pas mal de séries en illimité. Le piratage étant beaucoup plus traqué et davantage puni qu’en France, nous avons préféré cette solution temporaire pour visionner des séries. La première qu’on a regardé ensemble fut The Wire. Cette série est tellement géniale et passionnante qu’elle fera l’objet d’un autre article. Pour ma part j’ai également visionné The Man in the High Castle, qui raconte le monde tel qu’il aurait été si l’Allemagne et le Japon avaient gagné la Seconde Guerre Mondiale et colonisé l’Amérique (tout un programme). Récemment je me suis plongée dans Mozart in the Jungle, une série qui tourne autour de la vie des membres du New York Symphony Orchestra et de leur nouveau chef d’orchestre mexicain-baboss.

Ne vous inquiétez pas, je travaille quand même. Entre mes nouvelles classes à l’Alliance Française, mes cours particuliers, et le temps qu’il faut pour préparer tout ça, ce n’est pas tous les jours la glande ! 🙂

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5 Replies to “Du divertissement”

  1. merci pour ce partage bien sympa (ma préférence irait à Mozart in the jungle, tu t’en doutes)! Tes élèves ont bien de la chance d’avoir une prof cultivée.
    Les enfants sont parfois bruyants, je confirme……pour qu’ils s’émerveillent et restent sages, les histoires de princesses ne suffisent plus….à la limite, les histoires de loups pour les moins de 6 ans…et encore).
    J’ai appris que Fleur serait dans qqs jours chez vous (enfin, je veux dire à LA): récemment elle déclarait:  » la culture sera la plus belle de nos réponses »….(à la question du terrorisme)……si seulement cela pouvait suffire….
    cultivons-nous

    1. Euh « cultivée », les films que je mentionne ne sont quand même pas de très haut niveau ! ^^
      Pour la venue de Fleur, Thomas devra écrire des notes de rapport, qu’elle est censée lire dans l’avion en arrivant. Le service culturel du consulat est en mode intensif d’après ce que j’ai compris.

  2. dans un mois, ce seront les Oscars….on profitera, par ce blog, de ton regard, de ton humour, de tes photos, de tes critiques sur l’événement!
    par ailleurs, Yves saint Laurent présente sa collection mi février pas loin de votre appart.. Maintenant que tu sais coudre (depuis ton short en jean à St Paul), tu vas pourvoir d’infiltrer et faire des croquis pour tes futures tenues……
    J’imagine bien Thomas en mode intensif « up grade »….(pas « précipité »,…non…. juste « efficace » et « rapide » et « pragmatique »)!!!!!!
    Tout sa mère…..!

  3. Salut Maureenette,

    De tous tes films/séries, je n’ai vu que « Seul sur Mars » (eh oui, c’est moins glam avec ce titre) que j’ai adoré. Vive la botanique ! Film en lice pour les Oscars (je me les enfile, c’est les vacances, J-3 !). Ça fait plaisir d’avoir un peu la tête dans les étoiles aussi…
    « The Man in the High Castle » a l’air d’enfer (idée originale !), je tenterai un de ces quatre (Amazon Prime déchire tout…). Ridley Scott en est le producteur, donc ça ne peut qu’être bien (il l’est aussi de « The Good Wife »). Le réal de films cultes (dont « Seul sur Mars » ! Héhé).
    Bises.

    1. Merci pour ton commentaire 🙂
      Ah oui, tu vas suivre les Oscars ! Tu seras sûrement plus au courant que moi… Thomas et moi sommes allés sur le site officiel pour voir si on connaissait les films et les acteurs, mais que dalle (à part The Martian). Si, y’a Di Caprio quand même.
      Pour The Man in the High Castle, la saison s’est terminée de manière trop frustrante, donc j’ai lu le bouquin dont ça a été inspiré (le même titre), mais je n’ai rien compris. C’était très philo en fait, beaucoup moins « aventure-drame » que la série.
      Je regarderai The Goog Wife, il y est dans Amazon Prime aussi 🙂

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