Are you going to Melaka ?

C’est la question qui m’a été posée par tous les locaux que j’ai rencontré ce matin, alors que je traînais ma grosse valise et mes deux sacs : le chauffeur de taxi à la sortie de Chinatown, le gardien à l’entrée de la gare routière du sud de Kuala Lumpur, la femme du comptoir des tickets de bus, un chauffeur de bus qui zonait dans le hall des départs… En tant que touriste, il est vrai que Melaka (ou Malacca pour les nostalgiques de l’époque coloniale) est une étape obligatoire en Malaisie après avoir vu Kuala Lumpur. Pour ma part, c’est un passage obligé dans le cadre de mon mémoire, étant donné qu’il s’agit d’une ville à forte dominante chinoise.

Après deux heures de bus un peu chaotiques suivies d’une demie-heure d’errance avec un chauffeur de taxi qui ne trouvait pas mon auberge, j’atterris dans ce qui sera ma « maison » pour les trois prochaines semaines. L’accueil de Michelle et Sunil, le couple qui gère l’auberge, est très chaleureux. Ils sont tous les deux Indiens du Sud, parlent un très bel anglais, et sont fortement sympathiques. Lorsque je demande à Michelle pourquoi elle a les yeux aussi clairs (ils sont verts !), elle m’avoue que son grand-père était Anglais, et qu’il n’y a que des blonds de ce côté-là de la famille. Encore un métissage à la malaise, bien que celui-ci ne soit pas très local.

Je sors ensuite à pied à la découverte de la ville. Le quartier de l’auberge n’est pas folichon (composé surtout de centres commerciaux), mais par chance le cœur historique n’est pas loin. En dix minutes, me voici tout d’abord au sommet de la colline de l’église Saint Paul, fondée par les Portuguais au XVIème siècle.

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[Parenthèse historique : Malacca a été colonisée par les Portuguais en 1511, reprise par les Hollandais en 1641, et donnée aux Anglais en 1824]

Je me dirige ensuite vers un petit complexe de bâtiments tous rouges, datant de l’époque hollandaise. Il s’agit du « Stadthuys » (à vos souhaits), ancienne résidence des gouverneurs de l’époque. Beaucoup de trishaws, petits touktouks à touristes, roulent dans le coin, avec leur musique et couleurs criardes.

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Je m’aventure ensuite le long de la rivière, très agréable. L’eau ici est claire, et un petit vent souffle depuis la mer. Je me suis rendue compte que cette présence de l’eau m’avait manquée à Kuala Lumpur, où la rivière était sale, impraticable à la promenade, et dégageait une odeur pestilentielle de marécage. Ici à Melaka, l’ambiance est à la détente des deux côtés de cette rivière, jalonnés de petits cafés et restaurants.

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J’ai décidé de repousser ma visite de Chinatown à plus tard, ne préférant pas rentrer chez moi de nuit. Sur la route du retour je passe par le quartier hollandais. Cette couleur rouge sombre est assez fascinante… on se croirait presque dans un décor en carton-pâte si les petites boutiques des arcades n’affichaient pas leur caractère authentique.

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Ma première impression de Malacca est plutôt positive. C’est plutôt étrange de changer de ville alors que je commençais à vraiment me sentir chez moi dans le centre de Kuala Lumpur. Voilà mes repères à nouveau déboussolés, mais c’est avec plaisir que j’en prendrai des nouveaux… sans perdre de vue mon mémoire, fil directeur de mes découvertes en terre malaise.

Un commentaire


  1. J’aurais aimé être avec toi, ce jour-ci, tiens ! (Ben oui)… Les hollandais ont en effet bien laissé leurs traces, c’est dingue !

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