Une mosquée sur l’eau

J’attendais depuis quatre jours les conditions optimales pour visiter cette mosquée. Située seulement à une demie-heure de marche de mon auberge, je ne pouvais pas y aller à pied à cause du quartier glauque qu’il me fallait traverser. On m’a déconseillé l’option taxi, le chauffeur risquant de me laisser sur place sans possibilité de retour. Restait le vélo, mais lorsque j’ai demandé au gérant de l’auberge de m’en prêter un le matin, il craignait que je me dessèche sur le trajet. Un autre jour encore, il m’a dit qu’il allait pleuvoir. Aujourd’hui, devant mon attitude dépitée face à tant d’échecs, Michelle, la gérante de l’auberge, m’a dit qu’elle m’emmènerait au coucher du soleil. Alléluia.

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Il m’est encore difficile de décrire ce que j’ai exactement ressenti… l’ambiance était unique avec le coucher de soleil, la mosquée qui se détachait du ciel au fur et à mesure que le jour tombait, la brise légère mais encore chaude, le bruit des vagues, l’appel de l’imam à la prière… Après avoir échangé quelques mots avec elle, j’ai laissé Michelle se reposer sur les rochers. Je suis allée de l’autre côté de la mosquée, dans un endroit peu praticable pour les piétons, jonché de débris de constructions bétonnées inachevées.

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Cette mosquée se situe sur une île dans le détroit de Malacca. Elle est reliée à la ville par un pont relativement court. De nombreux édifices délabrés gisent de part et d’autre de la route. En effet, l’île était censée devenir un centre touristique majeur, mais le projet a été abandonné par les investisseurs et constructeurs à cause de son coût. L’ambiance qui y règne est donc étrange : à part la mosquée illuminée, le reste de l’île est vide de monde, remplie de centre commerciaux et de logements jamais terminés.

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Je suis restée longtemps à l’écart à regarder le soleil descendre lentement. J’en ai profité pour prendre beaucoup (trop) de photos. Les touristes Malaisiens, qui normalement sortent tous leur Smartphone pour mitrailler les beaux paysages avant de s’en aller sans plus attendre, semblaient différents ici : ils s’asseyaient, et contemplaient.

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Je profite de cet article pour caser brutalement sans transition deux clichés de moi pris par Mlle Shelley. Sur les photos je suis en train de façonner une chicken rice ball (oh yeah) en compagnie d’enfants Hongkongais de 10 ans. Ces petits étaient en visite à l’école secondaire Pay Fong, et Mlle Shelley a jugé bon de m’inviter à la suivre lors de cette occasion afin de me faire découvrir quelques « activités typiques ». J’avoue sans honte m’être assez amusée cette journée-là. Après les boulettes de riz je suis allée faire des pâtisseries, et visiter une boutique d’encens. La journée s’est terminée dans une maison de thé chinoise, avec dégustation quasi illimitée de pâtisseries « Baba-Nyonya », c’est-à-dire typiques des Chinois de Malaisie qui se sont mélangés à la population depuis quelques générations.

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Un commentaire


  1. Encore une occaz’ pour baffrer gratos, coquine !

    Elle a eu une bonne idée, ton aubergiste, de t’amener pour le coucher du soleil. Ca change tout en effet. Pauvre mosquée délaissée…

    T’es assez chouchoutée, là-bas, quand même !

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