Me voici de retour en France, loin des rues poussiéreuses et bruyantes des villes malaisiennes, loin du soleil tropical qui m’a rendue quasiment noire, loin des Indiens à moustache et de leur « roti canai ». Il est certes un peu cliché de dire que je redécouvre le pain, le vin et le fromage, mais c’est très proche de la vérité. Même si la Malaisie me laissera un bon souvenir, ce pays avait tout de même de quoi me faire regretter mon pays français si occidental.

Mes parents sont venus me rejoindre avant mon départ, profitant de ma présence en Malaisie pour y satisfaire leur curiosité. Au programme : Kuala Lumpur, Taman Negara (le plus grand parc naturel du pays), Malacca et Singapour. Je jouais le rôle de la guide dans les endroits que je maîtrisais, et découvrais avec eux ceux qui m’étaient inconnus. La jungle du Taman Negara reste à ce compte ce qui m’a le plus enchantée.

Mais commençons dans l’ordre : à Kuala Lumpur, mes parents ont eu le plaisir de découvrir « mon » quartier (le cœur de la ville à la fois Chinatown et Little India). Nous avons également pu aller tout en haut de la tour Menara, la tour des télécoms, pour y admirer la ville et ses Petronas Towers (photo ci-dessus). Autre visite inédite pour moi : le très célèbre Bird Park, soit-disant le plus grand du monde. Malgré l’aspect hautement touristique du lieu, je ne cache pas avoir trouvé agréable de me promener en compagnie de volatiles sympathiques.

Le guide qui nous a ensuite amené au Taman Negara a décrété que j’étais la « group leader » étant donné que je me chargeais de toutes les transactions financières et que je transmettais toutes les instructions qui étaient données en anglais à mes parents. Cette étape en pleine nature a été très enrichissante, entre la densité de la jungle et le rythme apaisant de sa rivière, sans compter la promenade de nuit à la découverte de bébêtes peu reluisantes.

La randonnée de cinq heures dans la jungle fut fatale au genou de ma mère. Il faut avouer qu’elle était plutôt physique, le sentier étant loin d’être dégagé. Heureusement, notre courageux guide armé de sa machette nous débarrassait vaillamment des lianes et autres branchages bloquant notre visibilité. Mais il ne pouvait rien contre les troncs d’arbres renversés (la forêt se remettait tout juste d’un puissant orage), contre la boue épaisse et contre les sangsues qui m’ont causé bien des soucis (j’ai encore les cicatrices – mais bon les cicatrices de sangsues ce n’est pas très sexy).

Nous n’avons pas uniquement joué les aventuriers : notre étape au Taman Negara fut également pour nous l’occasion d’en apprendre plus sur les aborigènes de Malaisie, les Orang Asli, originaires de Papouasie mais installés bien avant les Malais. Nous avons visité leur village et appris à utiliser leurs sarbacanes de chasse en s’entraînant à tirer sur un ours en peluche. Je n’ai pas osé les prendre en photo, donc voici uniquement leur village :

Prochaine étape : Malacca. J’avais déjà passé trois semaines dans cette ville, et me sentais donc plutôt blasée de m’y rendre à nouveau. La chaleur qui y régnait a rendu notre progression difficile, nous amenant souvent à rechercher désespérément la fraîcheur des climatiseurs. Nous avons passé seulement deux jours à Malacca, préférant consacrer davantage de temps à ce qui m’avait laissé un excellent souvenir : Singapour.

Ah Singapour… petit pays presque trop parfait, où les gens semblent heureux, où les rues sont propres, et où tout paraît facile et fascinant. J’ai commencé par proposer à mes parents de faire une longue promenade le long des quais, depuis notre hôtel jusqu’à Marina Bay.

J’ai eu le plaisir de les emmener là où je n’avais pas osé me rendre un mois plus tôt : au sommet de l’hôtel de Marina Bay, où la vue sur la ville est imprenable. Bon, le toit était bondé de touristes, mais l’expérience fut tout de même fascinante grâce au splendide coucher de soleil tombant sur Singapour.

Bref, je ne me laissais pas de prendre des photos. Vous en trouverez d’autres dans l’album « Singapour again » à droite, si l’envie vous prend d’être envahis de ce genre de clichés.

Ce petit voyage avec les parents fut une excellent façon de dire au revoir à la Malaisie. Quel bilan tirer de toute mon expérience là-bas ? Il me faudra un peu de temps pour prendre du recul. Je peux cependant déjà affirmer qu’elle a été enrichissante, parce qu’être seule dans un pays quasiment inconnu pendant plus de deux mois pour un terrain de mémoire forge le caractère. Ma curiosité a été satisfaite, mes envies de perte de repères aussi. Finalement c’est l’expérience que je retiendrai davantage que la Malaisie en elle-même, car ce que j’ai vu de ce pays ne m’a ni profondément touchée, ni donné envie d’y retourner. Je suis heureuse d’avoir eu la chance de m’y rendre et d’y avoir consacré un sujet de mémoire, mais je sais que cela restera uniquement une étape isolée du cours du ma vie, une étape qui m’aura appris beaucoup sur moi-même. Selamat Jalan !