Penang, un parfum d’authenticité

Ma dernière étape en solo en Malaisie n’est pas la plus désagréable : Penang (ou Pinang pour les locaux), est une île fort sympathique située au Nord-Ouest du pays. Cela fait maintenant quatre jours que j’y suis, enchaînant comme à mon habitude les moments à consacrer au mémoire avec les pauses-découvertes plus divertissantes.

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Mon auberge

Je loge dans une auberge plutôt sympathique dans le centre de Georgetown, la plus grande ville de Penang. Les rues d’ici me plaisent beaucoup : loin des constructions démesurées de Kuala Lumpur, leur authenticité se révèle au gré des couleurs délavées des maisons, à l’irrégularité des trottoirs, aux traces du temps sur les murs. Oui, les rues de Georgetown ont une histoire, et personne ne semble chercher à la masquer ou à la remplacer.

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Bien entendu, les touristes sont nombreux… Deux groupes m’ont demandé leur chemin, me prenant pour une locale. Ce n’est que lorsque je dégainais ma super-carte de la ville qu’ils lâchaient des « Oh ! You are also a tourist ! ». Ouais, ça dépend des jours… Lorsque j’ai justement fait ma touriste un beau matin, j’ai visité un point incontournable de la ville, le Khoo Kongsi.

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Il s’agit d’une maison de clan, celle du clan Khoo, arrivé il y a plus d’une centaine d’années sur l’île de Penang depuis la province chinoise de Hokkien pour y faire fortune. Lieu de solidarité clanique et de perpétuation de pratiques confucéennes, ce Kongsi renferme un temple aux murs recouverts de vieilles peintures et regorge de plaques dorées sur lesquelles sont inscrites les noms de défunts qui ont honoré le clan Khoo.

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Je ne me lasse pas d’errer dans les rues de cette ville, chacune recelant un charme particulier. Malheureusement, la chaleur m’est parfois difficilement supportable, davantage encore qu’à Kuala Lumpur… Cherchant désespérément des coins d’ombre, j’en arrive parfois à me surprendre de souhaiter l’arrivée imminente de l’orage quotidien.

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J’ai ré-enclenché mon mode touriste jeudi dernier, en prenant le bus pour aller visiter deux temples bouddhistes situés l’un en face de l’autre : un temple thaïlandais, le Wat Chayamangkalaram, et un autre birman, le Dhammikarama. Lorsque je zonais au terminal de bus en quête du numéro 101 censé m’y déposer, un Chinois local m’a abordée, me demandant ce que je cherchais. Lorsque je lui ai répondu que je voulais aller au Wat Chayamangkalaram, il m’a sorti « Ah oui, le temple chinois ! « . « Non, thaïlandais… » ai-je corrigé. « Aha ! Chinese, Thaï, same-same ! » m’a-t-il répliqué… C’est un peu de l’auto-racisme, mais ça m’a fait rire. J’étais encore plus interloquée quand il s’est empressé d’ajouter que le temple que je cherchais se situait « en face d’un autre temple chinois ». « Un temple birman, je crois… » ai-je chuchoté, ce qui l’a fait de nouveau rire. 

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Bref ! J’ai commencé ma visite par le temple thaïlandais, n’ayant que peu de temps avant la fermeture du hall de prière qui renferme le soit-disant « troisième bouddha couché le plus long du monde ». Un panneau à l’entrée explique que la reine Victoria a cédé ce bout de terrain à la communauté thaïlandaise de Penang en 1845. Le temple en soit faisait assez toc, avec toutes ces dorures et autres strass de couleur. J’ai été très intriguée par les divinités représentées, qui ressemblaient beaucoup à celles du panthéon hindouiste, notamment au démon Ravaana (ci-dessus, avec ses grandes moustaches) et au dieu Brahma à quatre têtes.

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Après avoir déposé une petite bougie aux pieds de Kuan Yin – la déesse chinoise de la compassion, le mélange des cultes asiatiques est décidément complexe – je me dirige de l’autre côté de la rue, vers le temple bouddhisme birman. En apparence, ce dernier semble déjà moins clinquant, malgré son lot de toitures dorées.

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La pluie commençant à tomber, la poignée de touristes qui visitaient le temple disparaît. Je me retrouve seule à visiter une pagode située légèrement en retrait du complexe du temple. Je grimpe les escaliers pour me retrouver au sommet.

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Si je visite souvent les temples en fin de journée, c’est essentiellement pour m’y retrouver au moment de l’orage. J’ai le sentiment qu’ils prennent ainsi tout leur sens de lieu de refuge, d’abri.

Hier j’ai dû prendre le ferry pour visiter un lycée privé chinois situé sur la côte malaisienne. L’expérience fut agréable, et quasiment gratuite. J’ai en revanche moins apprécié le bus reliant le terminal des ferrys au quartier de l’école : une heure de trajet dans un véhicule cahotant dont les pneus étaient certainement dégonflés. Le retour fut quasiment pire, à cause de ce Tamoul relou qui n’a pas arrêté de se coller à moi et de me fixer avec un sourire débile, mais oppressant. Mais le jeu en valait la chandelle : le personnel de l’école chinoise était adorable et m’a beaucoup aidée pour mon mémoire. Ils m’ont même interviewée pour le journal de leur établissement, en me posant des questions sur mes capacités soit-disant admirables à « m’aventurer seule en Malaisie ».

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Près du terminal des ferrys

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Avec une professeur de l’école Jit Sin

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